Encore une fois, les terroristes ont compté sur des détenues de droit commun pour planifier des attaques contre les établissements pénitentiaires et libérer leurs acolytes incarcérés. C'est, du moins, ce qu'on apprend d'un document saisis jeudi dernier lors d'une fouille générale à l'intérieur de la prison des femmes de La Manouba à Tunis. Ce document a été retrouvé dans les affaires de la détenue Fatma Zouaghi arrêtée au mois d'octobre dernier suite à une descente dans une maison située dans la localité de Douar Hicher à l'ouest de la capitale. Faut-il encore rappeler que Fatma Zouaghi est cette étudiante en médecine qui avait rejoint la brigade Okba Ibn Nafaâ dont le chef n'était autre que Lokmane Abou Sakhr, tué au mois de mars dernier à Sidi Iyaïch à Gafsa par un commando des forces spéciales de la Garde nationale tunisienne, à côté de huit autres de ses lieutenants, en riposte à l'attaque du musée du Bardo, le 18 mars dernier. L'étudiante en médecine, âgée de vingt ans, était chargée de diriger une attaque contre la caserne de la Garde nationale d'El Aouina et a été arrêtée en compagnie de trois terroristes de sa cellule. Depuis, elle est incarcérée à la prison des femmes de La Manouba où les gardiennes ont découvert jeudi dernier dans ses affaires un document portant sur une attaque qui visait cet établissement pénitentiaire. Cela étant, ce document devait être remis à un terroriste par une détenue de droit commun dont la peine touchait à sa fin et s'apprêtait à sortir. La détenue en question a été approchée par Fatma Zouaghi qui a réussi à la convaincre de se «repentir» et rejoindre les djihadistes dans leur «guerre contre les mécréants». Il n'en demeure pas moins qu'à sa sortie, la nouvelle recrue devait remettre à un terroriste un plan détaillé de la prison, des horaires des rondes des gardiens et l'endroit où se trouvent les cellules dans lesquelles sont incarcérées pas moins de soixante détenues impliquées dans des affaires terroristes. Toujours est-il et selon ce document, cette attaque devrait durer six minutes. Les terrorises devraient franchir un premier barrage situé à deux cents mètres de la porte principale de la prison en utilisant des lance-grenades pour semer la panique et ne pas laisser le temps aux gardiens de réagir. Une fois à l'intérieur, les assaillants seraient rejoints par les femmes de la Katiba Okba ibn Nafaâ pour dynamiter la prison en signe de défi aux autorités tunisiennes et prouver la «faiblesse» de l'Etat. En résumé, c'est un véritable carnage qui a été évité, encore une fois, de justesse. Bien évidemment, une enquête a été ouverte par les autorités pénitentiaires qui ont saisi le ministère public. Une information judiciaire a été, alors, ordonnée et la principale protagoniste dans cette affaire, en l'occurrence Fatma Zouaghi, a été entendue. Il ressort des interrogatoires que cette attaque déjouée a été décidée pour venger la mort du chef de la brigade Okba Ibn Nafaâ.