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Question de réalisme magique
Entretien avec Ali Yahyaoui
Publié dans La Presse de Tunisie le 05 - 05 - 2015

Depuis Nawaret el Melh, qui a clôturé les Journées théâtrales de Carthage en 2013, Ali Yahyaoui s'est distingué par un style particulier. Il s'inspire de l'univers magique et mythique d'auteurs comme Ibrahim Kouni ou encore Gabriel Garcia Marquez. Sa seconde création, Kaâb El Ghazel, ne cesse d'attirer l'attention. Entretien.
Pour commencer, parlez-nous des spécificités de Kaâb El Ghazel...
La pièce, produite par le Centre des arts dramatiques et scéniques de Médenine, puise ses références à la fois dans le théâtre classique et contemporain. Inspirée des contes du romancier libyen Ibrahim Kouni, elle comporte des scènes chorégraphiques et une scénographie dévoilant une vision de la civilisation et la culture du Sahara arabe. La pièce est le fruit d'un travail de recherche minutieux de toute une équipe qui a duré des mois. Les contes d'Ibrahim Kouni ont, pour moi, une valeur universelle, d'où mon choix, pour dégager cette éternelle dualité du bien et du mal ancrée chez l'être humain. La pièce, à un autre niveau de lecture, aborde aussi des thèmes plus actuels comme l'écologie, le rapport à la nature. Pour moi, ce travail est un «incipit» qui encourage la recherche et explore la richesse du Sahara.
Qu'en est-il du propos de la pièce?
Je partage avec Ibrahim Kouni son appartenance à cette étendue désertique. Le désert, avec ses spécificités si particulières, acquiert une dimension qui dépasse le réel et s'élève jusqu'au spirituel. J'use alors d'un lexique et d'images relatifs au soufisme. L'idée principale est de mettre en relief les valeurs de la tolérance et du pardon à travers la composition des personnages, les dialogues et les images.
Je suis natif du Sahara, et je connais le moindre détail de cet espace; j'ai donc fait appel aux textes d'Ibrahim Kouni pour raviver cet espace et cette mémoire collective. Résultat, un texte riche qui interpelle toutes les cultures et civilisations communes.
Quelle est la relation que vous entretenez avec la littérature et le théâtre ?
Ce n'est pas la première fois que je puise dans la littérature. «Fleur de sel», par exemple, est une pièce qui s'inspire d'un texte de Gabriel Garcia Marquez. Mais ce n'est jamais une adaptation statique; j'essaye, à travers la chorégraphie et la mise en place de plusieurs formes d'expression, de dégager ce « réalisme magique».
Aspirez-vous à créer une nouvelle image théâtrale ?
Le théâtre expérimental se base sur l'innovation, sur la recherche et sur tout ce qui sort de l'ordinaire. Moi, je suis un adepte du théâtre «populaire», qui n'est pas forcément archaïque, et j'essaye de jouer un rôle quant à l'évolution de ce genre. A travers mes créations, j'innove, je suggère et je propose une autre manière d'écrire et de présenter le théâtre. J'exprime la mémoire collective et je crois avoir réussi à le faire. J'ai bien exploité le dialecte, le rythme et tous les procédés esthétiques, dans le but de réconcilier le public avec le théâtre. Nous travaillons ensemble au Centre des arts dramatiques et scéniques de Médenine pour instaurer ce nouveau concept de théâtre. Avec des artistes comme Anouar Chaâfi ou encore Jamel Chandoul, directeur du centre, on organise des stages et des formations pour créer un théâtre qui exprime l'histoire de la région dans une esthétique moderne et différente.
Le théâtre classique d'une façon générale a-t-il toujours lieu d'exister ?
Le théâtre tunisien s'est penché depuis les années 70 sur l'expérimental. Sur le plan thématique, il traite des questions philosophiques et métaphysiques pour les soumettre au débat. Par exemple, le Sahara dans Kaâb El Ghazel ne présente pas un lieu géographique dans son sens premier. Il acquiert une dimension métaphysique. C'est le propre du théâtre d'aujourd'hui. Ces dernières années, nous remarquons l'émergence d'une nouvelle génération qui œuvre pour la création d'un théâtre jeune et contemporain. Des metteurs en scène comme Mohsen Adab, Chedly Arfaoui ou encore Ghazi Zoghbani marquent le théâtre d'aujourd'hui avec une empreinte et une touche personnelle. L'ancienne génération de dramaturges a bien accompli sa mission. Aujourd'hui on est là pour construire un nouveau concept et vivre une nouvelle expérience avec le soutien de l'ancienne génération, car le théâtre tunisien ne peut pas vivre sans ses références.


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