Les tristes événements en fin du championnat et les manœuvres en coulisses ont donné le coup d'envoi du bal électoral. Une année pratiquement nous sépare des élections du bureau de la FTF. Des élections qui s'annoncent chaudes pour certains et une simple formalité pour d'autres. Pour la première thèse, ses adeptes voient en la relation tendue entre l'EST et l'ESS, d'une part, et Wadii El Jari, d'autre part, une création d'un front anti-El Jari. Avec des alliances qui ont complètement changé sur fond de polémiques en championnat (c'est la première fois dans l'histoire de notre football qu'on voit une solidarité et une alliance stratégique entre l'EST et l'ESS, les deux rivaux classiques depuis des décennies), un front non négligeable de clubs influents de la L1 (qui ont plus de voix aux suffrages) est en train de naître. Emmené par l'EST et l'ESS, ce front a pour objectif de soutenir une liste en vue de faire tomber Wadii El Jari (contesté même par quelques membres de son bureau!) aux élections. Dans ce front aussi, d'anciens présidents de fédérations, de responsables font tout pour revenir sur la scène en dépit de leurs fiascos lors de leurs passages à la FTF. Toujours avec ce camp, l'objet du mouvement est la contestation de la façon dont le football est géré par le bureau fédéral au niveau de l'arbitrage, la sélection, la DTN, les droits TV et le financement en général. La plus grande difficulté pour ce courant est de mobiliser une investiture des clubs de la L2, de la L3 et du football amateur. Imperturbable? Toujours avec les prévisions sur les élections du bureau fédéral, on a la seconde thèse qui dit que les élections vont être une simple formalité. Ceux-là plaident pour une victoire d'El Jari et de sa probable liste. La question qui se pose : est-on certain que l'actuel président de la FTF va se présenter encore une fois aux urnes? C'est fort probable pour ne pas dire certain. L'homme a une arme fatale. L'appui des clubs de la L2, L3 et des clubs du football amateur. C'est un gigantesque réservoir électoral qui a fait la différence en faveur d'El Jari en 2012 au premier tour. A l'époque, les clubs de la L1 n'ont pas voté en sa faveur au premier tour, avant de le créditer au deuxième tour, sanctionnant ainsi la liste de Tarak Hammami. Les choses devront-elles changer d'ici 2016 ? Nous ne le pensons pas d'autant que l'actuel bureau fédéral a tenu ses promesses envers les clubs «pauvres» et essentiellement les clubs amateurs. La vraie question à poser est de savoir si le bras de fer entre les clubs riches (essentiellement l'EST, l'ESS et le CSS à un degré moindre) et El Jari va changer la donne d'ici les élections ? Tout ce qui s'est passé ces dernières semaines, toutes ces polémiques, toute cette grogne envers le bureau fédéral actuel, ont changé complètement l'échiquier footballistique. La nature des alliances est en train de changer, l'envie de rentrer sur un mandat de 4 ans gagne tout le monde, et les tractations commencent déjà. Au moment où vous lirez cet article, beaucoup de manœuvres ont eu lieu pour tâter le terrain des élections. Des surprises ne sont pas à exclure. On parle d'anciens dirigeants intéressés par les élections de la FTF, on parle d'argent fou en train d'être collecté, de «lobbying» médiatique et de beaucoup de choses. Une chose est sûre, les spéculations vont monter en flèche cet été et au début de la saison prochaine. Les élections ont déjà commencé !