Au lieu d'affronter les problèmes, le président de la FTF sort des arguments loufoques. La fronde se poursuit de plus belle contre Al Jary et le bureau fédéral. Elle va en s'amplifiant et, comme une énorme vague, elle menace de tout emporter sur son passage. Nous croyons, par ailleurs, savoir que des poids lourds s'apprêtent à s'engager dans la bataille et qu'ils n'ont aucunement l'intention d'assister en spectateurs à cette bataille entre David (les petits clubs) et Goliath (la FTF). Ce renfort pourrait et devrait faire basculer les choses en faveur de ceux qui ne veulent plus de cette fédération. Mouvement qui vient d'être «indirectement» appuyé par les arbitres qui ont, à leur tour, exprimé leur ras-le-bol face aux promesses non tenues par la FTF et qui n'ont pas reçu le moindre sou pour le compte de la saison 2013-2014. Tour d'ivoire Pour sa part, cloîtré dans sa tour d'ivoire, assiégé, le président de la FTF essaie de manœuvrer, nous rappelant drôlement Moammer Al Kadhafi du haut des remparts de Bab Laâzizia, haranguant une foule qui... n'existait pas. Lui aussi le fait, à sa manière, dans un délire qui nous rappelle —aussi— celui du fantasque inventeur du «Livre vert». C'est ainsi que dans une déclaration-pirouette à notre collègue «Assabah» (remarquez qu'il évite scrupuleusement les conférences de presse où il est soumis au feu des questions des journalistes), il s'est réfugié derrière le respect des lois, accusant les clubs de vouloir les contourner et qu'il n'a aucun différend avec ceux-ci. Lisez plutôt : «La FTF a déployé tous les efforts possibles et selon les moyens à sa disposition afin d'aider les clubs à surmonter leur crise financière. Sur ce plan, nous avons tenu toutes nos promesses et accordé aux clubs tous leurs droits. Comme nous avons rencontré les clubs de Ligue 3, il y a trois semaines». Et de poursuivre : «En réalité, quelques clubs concernés par la relégation ne voulaient pas respecter les verdicts sportifs et faire une année blanche. Or, ceci n'est pas possible car contraire à la loi. C'est vrai qu'il nous est arrivé de prendre des décisions exceptionnelles pour toutes les divisions, dans un contexte exceptionnel, mais nous n'enfreindrons pas la loi pour faire plaisir à certains clubs. Ce n'est pas possible et je ne l'accepterai pas...». Et de conclure : «Ce que je veux dire, c'est que les portes de la fédération sont grandes ouvertes aux clubs, à tous les clubs sans exception, et nous sommes prêts à les écouter quand elles le veulent dans le respect des lois quoi qu'il advienne. Et nous sommes prêts à en payer le prix». L'accusé devient accusateur Pour ceux qui n'ont pas très bien compris cet exercice de haute voltige et d'équilibrisme, dont le président de la FTF est coutumier, voilà en bref le message codé qu'il a voulu passer. Moi, Wady Al Jary, suis respectueux des lois et suis prêt à les faire respecter quel que soit le prix à payer. Moi, Wady Al Jary, mets en garde et dénonce tous ceux qui veulent bafouer l'éthique sportive en refusant les verdicts. Un discours surréaliste quand on connaît le personnage et son peu de respect pour les lois qu'il interprète selon ses intérêts personnels et non ceux de nos clubs et de notre football. Sur un autre plan, Al Jary accuse certains clubs de ne pas respecter la règle du jeu, alors qu'on sait que son œuvre en coulisses, sa manipulation des arbitres et son recours à certains personnages glauques bafouent cette éthique sportive, dont il se prétend le dépositaire. Misérable manœuvre de quelqu'un qui feint d'ignorer qu'il est aujourd'hui un homme de plus en plus seul, face à une marée de clubs (soit ses électeurs) qui n'en veulent plus et qui veulent, surtout, arrêter les dégâts. Tout de suite. Pour un responsable également qui refuse de recevoir les clubs et les écouter, leur dire que les portes de la fédération leur sont grandement ouvertes, qu'il est prêt à parler de tous les problèmes et les résoudre, c'est aussi là une manœuvre qui ne trompe personne. «Venez d'abord sur mon terrain». Or, venir sur son terrain, c'est manœuvrer pour casser le mouvement et le miner de l'intérieur. Comme cela lui est arrivé ces derniers jours d'appeler les dirigeants des clubs frondeurs et de leur demander de retirer leur confiance à leurs propres présidents. Non monsieur Al Jary, ce sont les clubs et leurs présidents qui veulent vous retirer leur confiance. Et non le contraire. Et ils n'ont pas été 22 à Hammamet ce week-end, mais plus de 80. Plus de 115 aujourd'hui et ils seront plus nombreux demain. Entretemps, monsieur Al Jary, vous pouvez partir au Brésil, là où il n'y aura pas notre équipe nationale et aucun arbitre tunisien. A votre place, j'aurais honte d'y aller...