Le Centre international des études stratégiques sécuritaires et militaires envisage d'étudier un sujet peu visité, pour ne pas dire tabou, celui de l'adhésion des femmes dans les organisations terroristes jihadistes. On n'en a pas beaucoup vu ni entendu, mais leur présence, même si elles ne s'affichent pas au-devant des scènes d'horreur, est bien réelle dans l'entourage des terroristes et, selon certaines études, même dans les zones de combat. Et l'on se souvient encore du tollé général et de l'indignation engendrés par ce que l'opinion a appelé le «jihad ennikah» et que les dirigeants sous la Troïka et même après ont renié et démenti catégoriquement. Pour débattre de cette question, le Centre international des études stratégiques sécuritaires et militaires compte organiser une journée d'étude sur l'enrôlement des femmes dans ces organisations terroristes, leur rôle et leur impact, et offrira donc l'opportunité de percer nombre de secrets relatifs à cette affaire, sur laquelle le flou continue de planer et surtout, sans doute, d'accéder à des données chiffrées. La journée d'étude qui portera donc sur le thème «L'adhésion des femmes dans les organisations terroristes» sera animée par un certain nombre d'experts, d'analystes et d'universitaires qui se pencheront sur les diverses problématiques liées à la présence des femmes dans les organisations terroristes, et ce, au double niveau local et régional. Phénomène mal connu Cinq chapitres, ou conférences, sont inscrits dans le programme de cette journée d'étude qui se déroulera demain, jeudi 21 mai, dans un hôtel à Gammarth. Le premier sera consacré à l'examen des raisons qui poussent les femmes à intégrer ces organisations sanguinaires, le second propose d'évaluer l'efficacité de la femme dans la phase d'enrôlement et de mobilisation des nouvelles recrues, le troisième s'intéresse au rôle de la femme dans les opérations terroristes, le quatrième se décline comme une réflexion sur le terrorisme sous le voile intégral et le cinquième axe tentera de proposer des solutions curatives et d'autres préventives à l'effet de contrecarrer ce phénomène, encore mal connu en Tunisie. Au programme, il y sera également question du terrorisme féminin à travers les réseaux sociaux et certains sites féminins d'obédience islamiste. Parmi les conférenciers, outre Badra Gaâloul, directrice du centre organisateur de la rencontre, d'illustres universitaires et experts femmes comme Mongia Souaïhi, Amel Grami, Monia Arfaoui, Raoudha Kadri.