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Révolution douce
Ici-Bas
Publié dans La Presse de Tunisie le 21 - 05 - 2015


Par Abdelhamid Gmati
L'opinion publique tunisienne n'est pas particulièrement satisfaite du rendement du gouvernement Essid. C'est du moins ce que révèle un récent sondage de l'Institut Emrhod Consulting qui a porté sur les cent premiers jours du gouvernement. 46,6% des sondés sont insatisfaits tandis que 40,3% estiment le contraire. Ce qui est intéressant à relever, c'est que l'insatisfaction a progressé et touche aussi bien le président de la République, le chef du gouvernement que les ministres. A leur prise de fonctions, tous bénéficiaient d'une popularité certaine. Malgré leur présence sur le terrain, les mesures prises dans plusieurs domaines, le travail de tous les membres de l'exécutif est jugé inefficace. Certes, on salue les résultats positifs réalisés dans la lutte contre le terrorisme mais pour le reste, les problèmes restent entiers. Significatif dans ce sondage, l'opinion ne juge pas le gouvernement comme un bloc homogène et diffère d'un ministre à un autre.
Certains observateurs rappellent, à ce propos, certains accords conclus avec un ministre se trouvent bloqués au Premier ministère ou des déclarations contradictoires d'un ministre à un autre, concernant notamment une éventuelle baisse du prix du carburant ou des divergences sur certains projets de loi au sein même des partis au pouvoir. Serait-ce là une conséquence de ce que Mohsen Marzouk a appelé la «révolution douce»? Il qualifie ainsi la révolution tunisienne, qui, de l'avis de tous, a réussi sa transition démocratique et se singularise par rapport à d'autres pays arabes où la guerre civile fait rage.
Au lendemain des élections législatives de 2014, Béji Caïd Essebsi avait estimé qu'aucun parti ne pouvait gouverner seul et il préconisait une coopération qui permettrait à plusieurs partis de participer au pouvoir. Rien d'exceptionnel dans cette option, qui est adoptée dans plusieurs pays démocratiques lorsqu'aucun parti n'obtient la majorité absolue pour faire cavalier seul. Le hic en Tunisie est que Nida Tounès, vainqueur aux élections législatives et présidentielle, a appelé les islamistes d'Ennahdha à participer au gouvernement en même temps que deux autres partis modernistes. Un tollé s'en est suivi, les électeurs avaient choisi Nida justement pour exclure les islamistes du pouvoir. Mohsen Marzouk, à la suite de Caïd Essebsi, s'en explique : «Le défi réside dans le droit à la représentation des deux tendances principales — c'est-à-dire le courant de la modernité et de la laïcité, d'une part, et celui du conservatisme avec ses référentiels religieux, de l'autre —, dans le cadre d'un code de bonne conduite qui bannit l'usage de la violence et instaure sur des bases solides le respect des règles du jeu démocratique ». Sur le plan théorique, cela semble se défendre. Mais dans la pratique? Comment élaborer et mener à bien un programme national, homogène et efficace lorsque, entre les deux principaux partis au pouvoir, « 14 siècles les séparent », pour reprendre les mots de Caïd Essebsi? Pour le président de la République : «Pour l'instant, nous cohabitons ensemble, nous les acceptons et ils nous acceptent... Jusqu'ici, cela marche ». « Ennahdha, dit-il, s'est petit à petit tunisifié. Il devrait persévérer sur la même voie. Le jour où nous sentons qu'il y a un affaiblissement du gouvernement ou de l'Etat, et qu'ils ont changé, alors nous nous ressaisirons et nous les combattrons à nouveau ».
Malgré ces affirmations, plusieurs observateurs doutent de ce changement radical des islamistes. Comment ne pas s'interroger sur les interventions de Rached Ghannouchi, dont la formation est représentée au gouvernement, condamnant les jugements d'un tribunal égyptien alors que la Tunisie observe le principe de la non-ingérence dans les affaires intérieures des autres pays? Est-ce la meilleure façon de soutenir le gouvernement comme il le déclarait il y a quelques jours? Pourquoi lui et sa formation n'ont jamais pipé mot sur les condamnations et les exécutions qui ont lieu dans certains pays du Golfe, en Arabie Saoudite, par exemple, qui veut recruter 80 bourreaux? Simplement parce que, en Egypte, les condamnations ont été prononcées contre des Frères musulmans, dont Ennahdha fait partie. On nous dit qu'il est possible qu'Ennahdha change de nom. Soit ; mais abandonnera-t-elle ses références islamistes et la confrérie des Frères musulmans?
«Pendant au moins une autre décennie, les formations politiques tunisiennes les plus importantes devront s'entendre à former ensemble des gouvernements, indépendamment des résultats des élections», affirme Mohsen Marzouk. Ce qui veut dire qu'il préconise une autre forme de démocratie où le pouvoir ne sera pas tenu par le peuple, qu'on ne fera que consulter, sans tenir compte de ses choix électoraux. On aura donc une République des partis.
Cette « Révolution douce » sera présentée, entre autres, aux Américains. Un grand nombre de Tunisiens n'en sont pas convaincus.


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