La décision du gouvernement relative au prélèvement des jours de grèves sur les salaires des grévistes s'inscrit dans le cadre de l'application de la loi tunisienne et des lois internationales régissant le travail, a affirmé hier le secrétaire général du gouvernement, Ahmed Zarrouk. Dans une déclaration à la presse, en marge d'un séminaire sur les difficultés de réalisation de projets publics, Zarrouk a fait savoir que cette décision vise à préserver les deniers publics et à limiter les grèves dont le nombre et la durée s'amplifient, ce qui pèse lourdement sur l'activité économique du pays. Réagissant au refus de la principale organisation syndicale, de cette décision, M. Zarrouk a noté que le gouvernement respecte les positions de l'Ugtt, avec laquelle il entretient une étroite collaboration. Il a, également, noté que le gouvernement est toujours ouvert au dialogue avec cette organisation. Un Conseil des ministres, réuni mercredi dernier, a décidé le prélèvement, suite à chaque grève, «d'un ou de plusieurs jours de travail» sur les salaires des agents de l'Etat, conformément aux dispositions juridiques en vigueur. Cette décision a été qualifiée d'unilatérale et surprenante par le porte-parole de l'Ugtt, Sami Tahri. Il a ajouté que son organisation prendra position par rapport à cette décision, précisant toutefois que toutes les grèves anarchiques et illégales n'engagent pas l'Union. Au mois d'avril dernier, le Forum tunisien des droits économiques et sociaux a enregistré 474 mouvements de protestation dont 50 individuels et 424 collectifs.