L'Institut de recherche sur le Maghreb contemporain (Irmc) organise les 28 et 29 mai à Tunis un colloque international à caractère interdisciplinaire sur les médias tunisiens en temps post-révolutionnaires. Pour les sociologues, les politologues, les historiens, les juristes, les transitologues, les anthropologues, la transition médiatique représente l'une des dimensions pour comprendre les transformations politiques d'un pays en transition. Elle est l'un des chantiers conditionnant le passage d'un système politique à un autre, au même titre que la rédaction d'une nouvelle Constitution, la mise en place d'une justice transitionnelle ou encore l'organisation d'élections libres. D'où la décision de l'Institut de recherche sur le Maghreb contemporain (Irmc), une structure de recherche en sciences humaines basée à Tunis et placée sous la tutelle tant du ministère français des Affaires étrangères que de celui de l'Enseignement supérieur de l'Hexagone, de travailler sur ce thème depuis l'année 2013. Après avoir organisé des rencontres-débats avec des chercheurs tunisiens travaillant sur les médias, l'Irmc tient les 28 et 29 mai, à l'hôtel Novotel à Tunis, un grand colloque à caractère interdisciplinaire intitulé : « Les médias dans la transition démocratique tunisienne ». Un colloque qui cherche à interroger les conditions et les logiques de l'évolution des médias tunisiens depuis le 14 janvier 2011, ainsi que leur relation avec l'héritage de l'ancien régime. Quatre axes ont été définis pour cette rencontre. Tout d'abord, le degré et la nature de l'intervention de l'Etat dans le système médiatique. Ensuite, l'autonomie du secteur médiatique et ses relations d'interdépendance avec les sphères politiques. Le troisième axe questionnera la structure du marché des médias tunisiens. Enfin, le quatrième axe s'intéressera à la professionnalisation du journaliste tunisien. Dans le texte introductif du colloque, les coordinateurs de la rencontre, à savoir les chercheurs, Olivier Koch, Clément Perarnaud et Enrique Klaus, expliquent : « Il est attendu des médias qu'ils instaurent de nouveaux dispositifs de surveillance et de contrôle du gouvernement, et qu'ils contribuent de la sorte à responsabiliser les élites. Il est important également qu'ils concourent à l'organisation de débats pluralistes concernant les affaires publiques, ce qui doit permettre d'instaurer un nouveau mode de confrontation entre opinions antagonistes. Les médias auraient aussi pour fonction de diffuser une culture civique en harmonie avec les principes démocratiques ». Ces fonctions permettent également d'identifier ce qui compromet un processus de transition. Pendant deux jours, des chercheurs tunisiens mais également marocains, libanais, suédois, belges et français tenteront de faire l'état des lieux des évolutions, des réformes mais aussi des blocages et des réminiscences de l'héritage ancien que connaît le paysage médiatique tunisien en ces temps post- révolutionnaires.