Chokri Belaïd a été assassiné. Tué par balles par trois inconnus qui lui ont tiré dessus au moment où il sortait de chez lui, au volant de sa voiture, à El Menzah 6, tôt ce mercredi. Atteint mortellement à la tête et à l'abdomen par quatre balles, selon une source sécuritaire. Transporté d'urgence dans une clinique, le Secrétaire général du Parti des patriotes démocrates unifié n'a pas pu être sauvé par les médecins. Avec cet assassinat, un nouveau palier est franchi dans ce qui semble bien être la violence politique. C'est en effet la première fois qu'un homme politique est tué par balles et le deuxième après le lynchage à mort de Lotfi Nagdh à faire les frais de la violence politique. Réagissant à chaud à ce drame, Hamma Hammami en a fait assumer au gouvernement l'entière responsabilité « pour n'avoir pas mis un terme à la violence politique et pour avoir fait la sourde oreille à toutes les mises en garde contre la violence ». Plusieurs personnalités politiques ont condamné le meurtre et mis le holà à la déferlante de la violence. Dans des déclarations radiophoniques la veille de son assassinat, cette grande figure de la gauche avait clairement fait état de menaces de mort qu'il avait reçues ces derniers temps en raison de ses prises de position politiques. Cet assassinat semble avoir été exécuté par un véritable commando de trois individus qui ont pris la fuite aussitôt leur ignoble forfait commis.