A-t-elle bouffé du lion en rompant le jeûne, avant de s'installer lundi soir sur le plateau d'Hannibal TV. Sihem Badi, ministre CPR de la Femme n'a pas arrêté au cours de l'émission de vociférer et de lancer face à Me Béchir Essid, Zied Lakhdhar et Emna Mnif qu'une série d'accusations graves. A l'adresse de Me Essid : « Vous êtes un destructeur. Qu'avez-vous fait contre Ben Ali ? ». A-t-elle oublié les années de prison passées par cette grande figure du nationalisme arabe et toute sa lutte contre la dictature? Que peut-on dire face à un tel aplomb ? Sourire. C'est ce qu'a fait l'ancien bâtonnier. Badi n'a pas hésité à accuser l'opposition dans son ensemble de vouloir bloquer l'économie et dissuader les investisseurs étrangers, allant jusqu'à la qualifier « d'ennemi de la patrie ». De toute évidence, la présidence du Gouvernement n'a pas été bien inspirée en la désignant pour ce débat télévisé animé par Faouzi Jrad. la ministre de la Femme s'est contentée de la vieille antienne des « grandes réalisations accomplies », du « dernier quart d'heure en ligne droite avant la finalisation de la Constitution et la formation de l'ISIE » et « de la volonté du dialogue et de l'élargissement de la base de l'exécutif ». Vociférant et coupant maintes fois la parole aux autres invités, elle était loin de suivre le ton calme et serein adopté par le chef du Gouvernement Ali Laarayedh ou la finesse de Samir Dilou. Alors que les téléspectateurs s'attendaient à écouter une voix d'ouverture et de concertation réitérée au nom du gouvernement par la ministre de la Femme, ils ont eu droit à un nouvel exercice de désinvolture politique, de sectarisme qui ne contribue en rien à faciliter une solution de sortie de crise. Quant à Me Béchir Essid, Zied Lakhdhar et Emna Mnif, ils étaient chacun dans son rôle. Ils n'ont pu que mesurer, une fois de plus, de ceux qui se cramponnent à leurs postes et à leurs avantages.
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