« Il faudrait réaliser 6% de croissance durant le 4ème trimestre 2013 pour pouvoir atteindre la moyenne de 3% de croissance au cours de l'année qui s'achève », a affirmé le gouverneur de la Banque centrale de Tunisie, Chedly Ayari. « Or, poursuit-il, nous savons combien c'est difficile. Dans l'attente de la publication des indicateurs de l'INS, les projections de la Banque centrale de Tunisie donnent, au 30 septembre 2013, un taux de croissance de 2.7 à 2.8%. » Invité par l'association Action et Développement Solidaire, présidée par Radhi Meddeb, à s'exprimer sur les défis de l'économie tunisienne, Ayari a estimé que la reprise réelle est attendue au mieux pour 2015 et doit être préparée sérieusement en 2014. « Moins de casse il y a, plus d'espoir il y aura, dit-il. Pour 2014, les estimations de croissance sont de 4% selon le gouvernement et de 3.6% pour le FMI et la Banque mondiale. Tous les paris sont ouverts ? En fait, nous tâtonnons depuis la révolution et c'est la première fois dans l'histoire de la Tunisie depuis l'indépendance que nous n'avons pas de plan de développement. Le dernier en date, quinquennal, s'était terminé en 2011. Ce manque d'un référentiel à moyen terme est cruellement ressenti et il y a urgence à y mettre terme en chargeant d'un groupe de travail d'y remédier. Au passage, Ayari relève que « sortir une loi de finances complémentaire en novembre n'a pas de sens et traduit un retard à l'allumage, surtout en prévision d'une année 2014, charnière et très difficile ». Variant d'une note d'espoir à une autre de profonde préoccupation, le gouverneur de la Banque centrale relèvera «la capacité de résilience de l'économie tunisienne qui augure, si on y parvient, d'une reprise formidable ». Prudent, il avait prévenu dès le début : "Je n'ai pas encore de réponses. Comme vous, je n'ai que des interrogations et des incertitudes".
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