Au moment où la commission de législation générale de l'ANC planche sur la nouvelle loi électorale, deux politologues, un Français, Michel Balinski et un Marocain, Ridha Laraki viennent de commettre une étude intitulée «Justice électorale: la réaliser en Tunisie» qui constitue un plaidoyer pour une justice électorale. Ils reconnaissent d'emblée que les choses ne sont pas si simples à résoudre: «Aujourd'hui, partout, les systèmes électoraux sont conçus par les politiques pour les politiques. Ils sont à la fois les joueurs du jeu électoral, les arbitres, et ceux qui définissent les règles du jeu (parfois peu de temps avant le match). Souvent, la tentation de ceux au pouvoir «d'améliorer» les modes de scrutin pour les aider à se maintenir au pouvoir devient trop grande à résister». Mais qu'entend-on par justice électorale?: «Les poids des voix des électeurs doivent être identiques quelle que soit leur domicile ou leur opinion politique (…) En particulier, les voix de tous doivent compter (…) Il faut que les mécanismes utilisés – c'est-à-dire, les modes de scrutin – rendent des résultats en conformité avec la totalité des opinions individuelles des électeurs». Comment y parvenir? Le propos des auteurs de cette étude est d'expliquer ce que les dernières connaissances des sciences du vote peuvent apporter pour adresser ce défi. Nos élus ont l'occasion d'établir, une fois pour toute, un système électoral juste qui satisfasse toutes les partis. La lecture de cette étude peut les y aider.
