L'innovation qui consiste à concevoir et à mettre au point de nouveaux produits matériels ou immatériels en vue de créer de la valeur ajoutée et répondre à des besoins existants ou potentiels joue de nos jours, dans le cadre d'une économie globalisée et d'une concurrence mondialisée, un rôle prépondérant dans la compétitivité des entreprises et des nations. Elle ne doit pas, cependant, être confondue avec l'amélioration ou l'adaptation d'un produit ou un process déjà existants, acte somme toute utile mais néanmoins insuffisant pour pérenniser ladite compétitivité. La différence, entre innovation et amélioration de l'existant, réside surtout dans l'importance relative de leurs impacts socioéconomiques respectifs. L'innovation nécessite, pour faire partie du paysage productif d'un pays, quatre conditions essentielles, à savoir: 1. Des chercheurs expérimentés capables de tracer des perspectives et d'ouvrir des champs d'investigation nouveaux et féconds. Le nombre de ceux-ci, et quel que soit le pays, est souvent réduit. C'est pourquoi il faut leur offrir des conditions de travail et d'existence à même de les dissuader de s'expatrier, 2. De jeunes chercheurs talentueux qui disposent d'une aptitude à la recherche et à l'innovation, capables de puiser dans les champs d'investigation précédemment indiqués pour en sortir des applications à même de créer de nouvelles richesses et de nouvelles activités, créatrice de nouveaux emplois. Ces jeunes ont besoin d'être encouragés aussi bien moralement que matériellement, faute de quoi ils se destinent à des activités autres, souvent mieux rémunérées et moins contraignantes, 3. Des mécanismes appropriés de valorisation des bons résultats de recherche et éviter que ceux-ci moisissent dans des étagères poussiéreuses de certains laboratoires ou administrations, 4. Enfin, et ce n'est pas des moindres, une réelle volonté politique seule à même de créer l'environnement propice à des activités où la souplesse, la flexibilité et le facteur temps jouent un rôle prépondérant. Il convient de toujours avoir à l'esprit que les produits de l'innovation sont des produits périssables et par conséquent, toute perte de temps est préjudiciable à leur efficience ! L'excellent programme du Président Ben Ali, pour le prochain quinquennat (2009-2014), accorde à la recherche scientifique, l'innovation et plus généralement à l'édification de la société du savoir et de l'intelligence, une place de choix, dénotant, s'il en était besoin, l'intérêt que porte le chef de l'Etat à ces secteurs et la place centrale qu'il leur assigne dans la concrétisation des objectifs nationaux pour le futur en termes de croissance et de progrès économique et humain. C'est dire que la Tunisie dispose des atouts nécessaires pour intégrer, avec assurance et sérénité, l'ère de la société du savoir, pourvu que toutes les composantes de la société y mettent des leurs et comprennent que la principale ressource dont nous disposons et qui est en mesure de nous aider à relever les nombreux défis d'avenir, dont notre monde contemporain, complexe et dur à maints égards, est précisément notre ressource humaine, sur laquelle la Tunisie a misé dès l'aube de son indépendance. Ce qui nécessite en particulier de gros efforts en vue de généraliser la culture du risque calculé, et l'encouragement de l'excellence. Ahmed FRIAA Lire aussi Quand Radio Tunis engage le débat
