La valeur ajoutée des produits garantit à l'entreprise un meilleur positionnement sur le marché international et la pénétration dans de nouveaux marchés. Cette valeur ajoutée peut être obtenue grâce à la recherche/développement —un département à part devrait être créé dans chaque entreprise— à la créativité et à l'innovation. L'entreprise est, bien entendu, en mesure d'acquérir des brevets d'invention contre paiement et après l'accord de leurs propriétaires pour les exploiter à bon escient. Il s'est avéré, malheureusement, que plusieurs brevets enregistrés ne sont pas achetés et ne profitent donc guère à l'entreprise. Une action promotionnelle est parfois engagée par le propriétaire du brevet, qui contacte par le système porte-à-porte les différentes entreprises, mais le résultat est en deçà des espérances. C'est que de nombreuses entreprises se contentent d'exploiter des produits simples qu'elles s'efforcent de vendre sur les marchés extérieurs. D'autres ne font que des opérations d'assemblage en important la grande partie des matières premières et des composants de l'extérieur. Pourtant, l'entreprise de demain est celle qui mise sur la valeur ajoutée et l'intégration totale‑—ou presque— de la production. L'entreprise a donc un choix à faire : ou bien modeler ses produits en fonction des demandes des consommateurs pour répondre à leurs exigences exprimées, ou bien proposer de nouveaux produits à forte valeur ajoutée pour séduire les consommateurs et les amener à acheter, quitte à dépenser le prix fort. Dans le premier cas, l'entreprise est appelée à investir dans les études et les sondages pour connaître de la façon la plus précise qui soit, les vraies demandes des consommateurs. Un ou plusieurs bureaux d'études peuvent être chargés d'effectuer ce travail de collecte des opinions, de leur analyse et des études pour présenter, enfin, les résultats à lire attentivement par les services concernés de l'entreprise en vue de modeler le produit et augmenter sa valeur ajoutée. Rupture entre chercheurs et producteurs Dans le deuxième cas, et en fonction des tendances des consommateurs, l'entreprise essaye d'innover grâce à l'apport des compétences mobilisées ou en recourant aux brevets d'invention. C'est une action de longue haleine qui nécessite un investissement colossal. Le plus dur dans l'industrie est, en effet, de proposer un nouveau produit qui doit être accompagné d'une large campagne publicitaire dans les différents moyens d'information, y compris l'Internet et la télévision. Lors d'une conjoncture difficile —marquée par la récession et la stagnation des ventes— il est pertinent de proposer de nouveaux produits‑—et donc de créer le besoin— pour inciter les consommateurs à acheter, ce qui aura pour conséquence la dynamisation des unités de production et des circuits commerciaux. Le produit en question ne doit en aucun cas être considéré par les consommateurs comme superflu ou de luxe et qu'il est possible de s'en passer sans problème. Evidemment, le nouveau produit en question peut être destiné au grand public pour une consommation courante ou pour les producteurs dans un secteur donné. Les effets d'entraînement d'un nouveau produit sur les autres secteurs sont considérables. Récemment, et compte tenu des études relatives à la rareté de l'eau et à l'augmentation des cours du pétrole, plusieurs inventeurs —dont certains sont d'origine tunisienne— ont eu des idées géniales pour fabriquer, en prototypes, un système d'irrigation économique des terres agricoles, des unités énergétiques utilisant l'énergie solaire… Ces multiples brevets d'invention sont-ils vraiment acquis et utilisés par nos entreprises pour améliorer leur rendement? Certaines entreprises se contentent encore d'utiliser des moyens archaïques pour mettre sur le marché des produits qui ne trouvent pas toujours preneurs. Sur le marché international, la concurrence ne cesse de devenir rude pour certains produits conventionnels. Pour faire la différence, l'entreprise tunisienne est appelée donc à innover, à inventer, question d'accroître la valeur ajoutée. Et dire que l'Etat a mobilisé des fonds et des compétences depuis l'Indépendance pour encourager les compétences tunisiennes à la recherche/développement. Même dans les établissements publics de recherche, les résultats ne sont pas toujours valorisés sur le terrain au profit des producteurs, de l'avis même des premiers intéressés. Il existe depuis longtemps comme une rupture entre les chercheurs et les producteurs. Des dossiers comportant des recherches importantes moisissent dans les tiroirs sans que personne ne semble y prendre garde et c'est bien dommage. La coordination entre les centres de recherches, les universités et les entreprises économiques devraient être consolidée davantage au cours de la prochaine étape pour obtenir les résultats escomptés et pouvoir accroître —à un taux important— la valeur ajoutée et donc permettre à l'entreprise d'améliorer son positionnement sur le marché international.