L'ancien ministre tunisien des Affaires étrangères, Kamel Morjane est en lice avec trois poids lourds d'envergure internationale pour succéder à Lakdhar Brahimi en tant qu'émissaire spécial de l'ONU pour la Syrie. Il s'agit de l'ancien premier ministre australien Kevin Rudd (parti travailliste) du diplomate britannique longtemps à l'ONU, Michael Williams et Javier Solana, ancien ministre espagnol des Affaires étrangères et secrétaire général de l'OTAN (1995-1999). Brahimi (80 ans) présentera son rapport au Conseil de sécurité ce mardi 13 mai et semble être déterminé à quitter ses fonctions à la fin du mois. D'intenses concertations se poursuivent pour désigner son successeur. Dans cette dernière ligne droite, Kamel Morjane, fort du soutien du gouvernement tunisien, garde toutes ses chances. Sa connaissance depuis plus de 35 ans du système des Nations-Unies, son expérience au Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (UNHCR) et les missions de longue durée effectuées en Egypte, Somalie, Djibouti et au Congo, dans des moments très difficiles lui ont permis de capitaliser une précieuse expertise.
Fondateur, après la révolution du parti Al Moubadara, et fréquemment sollicité pour rejoindre du moins l'Union pour la Tunisie, si non, Nida Tounès, fondé par Béji Caïd Essebis, son départ à l'ONU introduira une nouvelle donne sur l'échiquier politique tunisien. Nombre de courants politiques notamment issus de l'héritage bourguibien du Destour le pressent en effet de se porter candidat aux prochaines élections présidentielles d'autant plus qu'il entretient de bonnes relations avec les principaux partis politiques.Kamel Morjane bouclera ce 9 mai 2014, ses 65 ans.
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