Ce qui est bien avec le président de la république, c'est qu'il n'est jamais à court d'idées y compris les plus inattendues. Avec lui, l'imagination est au pouvoir. Sa dernière proposition: l'organisation de marches le soir du vendredi 25 juillet dans tout le pays «en signe de solidarité du peuple tunisien avec ses frères de la Bande de Gaza dans leur dure épreuve». L'idée part certainement d'un bon sentiment, mais le président a-t-il bien réfléchi au choix de la date, le jour-anniversaire de la proclamation de la république, qui devrait être consacré,en bonne logique, exclusivement à la célébration de cet évènement capital dans l'histoire de la Tunisie? A-t-il bien étudié l'opportunité de l'organisation de ces marches au moment même où le ministre de l'intérieur parle de menaces terroristes sérieuses pendant les derniers jours du ramadan et qui plus est à des heures indues (la soirée)? A-t-il pensé au risque d'une dispersion des efforts des forces de sécurité? Enfin, n'y-a-t-il pas un autre moyen d'exprimer sa solidarité avec les Palestiniens, par exemple une collecte de sang pour les centaines de blessés ? Dans la foulée, Moncef Marzouki, a demandé aux chefs d'Etat et dirigeants arabes de tenir un sommet extraordinaire «pour stopper l'agression israélienne délibérée contre la Bande de Gaza, briser le blocus inique du territoire et en assurer la reconstruction». Le président provisoire peut-il nous citer un seul Sommet qui ait pu réaliser le quart de ce qu'il attend du sommet proposé. Et si par extraordinaire le sommet a lieu, ne risque-t-on pas de désespérer davantage les «masses arabes», en leur offrant le triste spectacle de chefs d'Etat qui se détournent en se croisant ou qui feignent d'être absorbés par la lecture de documents lors de la prise de parole d'un de leurs pairs? Hedi
