L'un après l'autre, de très gros bonnets de la contrebande sont en train de tomber dans les filets de la Garde nationale et des brigades de la Police. Pas moins de cinq prises significatives viennent d'être réalisées dans le Sud tunisien et la région de Kasserine. L'assaut donné par surprise a figé les malfrats qui n'ont pu ni fuir, ni opposer résistance. Malgré leurs super-équipements dignes de moyens d'Etat, l'équilibre des forces s'est renversé en leur défaveur. Le butin relevé est impressionnant : des sacs entiers pleins de billets de banque et de grandes quantités de produits introduits clandestinement. Les suspects étaient super équipés en tous moyens dignes d'une puissance d'Etat. « Le coup de pied dans la fourmilière a été très dur cette fois, commente à Leaders un haut responsable sécuritaire. C'est du gros gibier qui se croyait intouchable, s'estimant suffisamment puissant et corrupteur pour échapper à la nasse. La traque a été bien préparée et l'assaut donné a permis de les arrêter, tous la main dans le sac. » « Le message a été bien reçu, poursuit-il. Les forces de sécurité ont repris du poil de la bête et sont de plus en déterminées à gagner cette bataille contre les trafiquants. Maintenant, quand elles ciblent un contrebandier, elles parviennent à le prendre, où il se cache, dans ces étendues frontalières. D'aucune protection, il ne pourra se prévaloir ».
Les dégâts sont nombreux. D'abord pour le consommateur qui s'expose à des produits avariés, voire dangereux et toxiques. Mais, aussi pour les produits locaux et le commerce organisé qui subissent une concurrence déloyale pénalisante. Le plus grave, cependant, est la conjonction entre contrebandiers, narcotrafiquants et terroristes.
Très discrètes sur ces grosses prises, probablement pour remonter d'autres filières, les autorités sécuritaires semblent déployer une stratégie d'ensemble qui s'intensifie ces jours-ci. Croyant pouvoir profiter de la trêve de l'Aïd nombre de trafiquants ont été cueillis par surprise. La grande bataille ne fait que commencer. Il n'est pas facile de s'attaquer aux gros bonnets. Le gouvernement Jomaa semble s'y être résolu.
