• Opération «coup de poing»… non-stop D'aucuns ont constaté, ces jours-ci, non sans surprise, que le nombre de rafles et de descentes policières a considérablement augmenté pour atteindre une fréquence d'une ampleur sans précédent depuis le 14 janvier dernier. En effet, un peu partout dans le pays, les opérations de contrôle des papiers ont subitement ôté leur caractère routinier pour devenir plus musclées et surtout plus nombreuses. Çà et là, de jour comme de nuit, les barrages policiers sont imposants, par logistique et agents de police et de la Garde nationale interposés. Tout autour, veillent au grain des unités de l'armée, non seulement à titre de renfort, mais aussi pour conférer au «décor» plus d'effet dissuasif. Outre le contrôle d'identité dans lequel tranche évidemment l'inévitable ordinateur de la police technique (gare alors aux personnes «wanted»), les véhicules sont soumis à des fouilles systématiques, en vue d'éventuelles saisies devenues, il est vrai par les temps qui courent, fréquentes. Sous l'éteignoir Et là, il est réconfortant de constater que nos forces de sécurité intérieure, avec le concours précieux de l'armée, ont fait un sacré boulot, avec l'arrestation de quelque 1.700 personnes (rien qu'au mois de septembre) qui en situation irrégulière, qui en possession d'objets prohibés, qui encore recherchées pour moult délits. Le score est d'autant plus flatteur que les détenus évadés de prison ont été mis sous l'éteignoir. Pour certains, leur cavale n'aura duré que quelques jours. En parallèle, sont tombés des délinquants dangereux dont certains étaient longtemps recherchés pour meurtres, tentatives d'homicide volontaire, cambriolages en série, proxénétisme, escroquerie, etc. Volet saisies, la moisson est non moins abondante, avec la découverte, flagrant délit à l'appui, d'importantes quantités de chira, d'armes blanches, de boissons alcoolisées et d'armes. Coup dur pour les dealers et contrebandiers Toujours volet saisies, le premier bilan illustre parfaitement l'efficacité renaissante de nos forces de sécurité intérieure dont la vigilance, le flair et «le désir de bien faire» leur ont permis de démanteler des réseaux de trafiquants de drogue et des réseaux de contrebande. Pour les dealers, on peut même parler de série noire, dans la mesure où ils ont perdu des dizaines de kilos de produits en l'espace de quatre jours seulement ! Cette marchandise composée essentiellement de zatla et saisie sur tout le territoire du pays (particulièrement dans le Grand-Tunis), est estimée à plusieurs dizaines de millions de nos millimes. Idem pour les contrebandiers qui ont subi des pertes qu'une source policière, sous le couvert de l'anonymat, considère comme inestimables. Et c'est d'autant plus vrai que les saisies pèsent des tonnes en marchandises (denrées alimentaires, appareils électroménagers, ciment, etc.). Les premiers éléments de l'enquête ont révélé que ces produits vont de ceux illicitement importés à ceux qui devaient être exportés clandestinement vers deux pays voisins. Le tout à bord de gros camions saisis à leur tour Ainsi, en l'espace de quatre jours seulement, contrebandiers et trafiquants de drogue de différentes nationalités ont subi un revers tellement terrifiant que leurs affaires prospéraient, jusqu'ici, sans cesse depuis le mois de février dernier. Au point qu'on parlait de fléau. «Effectivement, soutient un policier, ces réseaux ont traversé, au lendemain de la révolution, leur période la plus faste, aidés en cela par la fuite sécuritaire qu'avait connue le pays, d'une part, et par l'invasion de trafiquants étrangers, d'autre part». Il va sans dire que le démantèlement de ces réseaux conduira à l'arrestation d'autres complices, «à condition que les investigations et les séances d'interrogtoire soient intelligemment menées», indique notre interlocuteur ... entre deux contrôles de papiers. Furia ... sous la pluie Notre reportage qui nous a conduit ce soir-là de Tunis à La Marsa via Ariana" class="city">l'Ariana et La Soukra n'a nullement été gâché par les mauvaises conditions atmosphériques. En effet, la pluie qui tombait sans interruption n'a, à aucun moment, perturbé la tâche de nos vaillants policiers qui, stoïques et guère crispés, continuaient, avec parfois le sourire, à marquer des points et à enjoliver leur tableau de chasse pourtant bien garni. «Nous y sommes habitués», nous lance l'un d'eux, avant d'ajouter avec philosophie : «Si nous chômons à la première pluie, ni vous ni moi ne rentrerons à la maison». Son patron, un brigadier qui dirigeait ce soir-là les opérations, intervint pour dire, l'air grave : «Pourvu que les Tunisiens comprennent, de nouveau et une fois pour toutes, que les forces de sécurité intérieure n'ont, quoi qu'on en dise, jamais lésiné sur les moyens et ont toujours consenti des sacrifices pour protéger les citoyens et garantir la stabilité du pays. Alors, de grâce, redonnez-nous confiance et réhabilitation». Tant pis pour… la bière ! Ariana. Il est 23h00 et il pleut. Les véhicules de la police et de l'armée sont un peu partout. Rien ne passe. «On n'a jamais vu notre ville si quadrillée et si assiégée», nous lance un vieil Arianais, au sortir d'un contrôle de papiers… «Il était temps», ajoute-t-il à l'adresse d'un policier souriant !. Ahmed, commerçant, constate, lui, les dégâts. «On vient, explique-t-il sportivement, de me confisquer trois sacs pleins de bière. Eh bien, tant pis, puisque je n'aurai pas, demain matin, la… gueule de bois». Aux alentours, cafés et restaurants ont tôt fait, ce soir-là, de baisser leurs stores. La ville de Ariana" class="city">l'Ariana, d'habitude noctambule et vivante, a pour une fois dormi tranquillement. Les autres villes du pays aussi. Pourvu que ça dure…