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« L'Excès d'Orient. La notion de pouvoir dans le monde arabe » par Mohamed-el Aziz Ben Achour
Publié dans Leaders le 09 - 03 - 2015

Ce livre, œuvre d'un historien spécialiste de la civilisation islamique, apporte un éclairage nouveau sur les caractères originaux d'un pouvoir politique durablement marqué par l'histoire millénaire de cet Orient de vieille tradition despotique dans lequel, dès le VIIe siècle, l'Etat musulman, quittant la péninsule Arabique, les libertés tribales et l'expérience consensuelle de Médine, s'était fixé.
S'inscrivant dans la longue durée, cet ouvrage aborde des aspects passionnants de la genèse de l'Etat musulman depuis l'époque du Prophète, puis de l'avènement des dynasties omeyyade et abbasside ainsi que des dynasties qui leur ont succédé au Moyen-Orient et au Maghreb. Parmi les traits constitutifs qui se sont renforcés au cours des siècles, figure le caractère extérieur et "conquérant" d'un Etat superposé à une société tenue à bonne distance des cercles de décision. Cette extériorité de l'Etat par rapport à la société s'exprimait essentiellement par le recours des pouvoirs successifs à des collaborateurs étrangers et le plus souvent de statut servile: milices allogènes et dignitaires politiques mamelouks. Ce trait constitutif s'est perpétué avec une constance remarquable malgré la succession des dynasties et des régimes.
Abordant la question des rapports entre l'Etat et le monde des villes, l'auteur met en relief les effets négatifs au plan politique et institutionnel du caractère captif des élites citadines du savoir et de l'économie. Cet assujettissement imposé à l'islam citadin a empêché toute émancipation sociale et intellectuelle malgré la sophistication de la culture urbaine et la prospérité des villes.
Vis-à-vis des milieux ruraux, en particulier les tribus nomades, le contrôle de l'Etat, souvent intermittent, n'a pas empêché la perpétuation jusqu'à nos jours d'une culture attachée aux libertés, mais des libertés porteuses de tous les archaïsmes sociaux, culturels et politiques.
L'analyse des contacts avec les puissances étrangères met en lumière le rôle crucial des stratégies occidentales et leurs effets parfois féconds, souvent perturbateurs voire destructeurs sur l'économie locale mais aussi sur les politiques de réforme tentées au XIXe siècle. L'ère coloniale a beaucoup contribué à susciter dans les sociétés arabes, une méfiance à l'égard de la modernité. Toutefois, la responsabilité des Etats issus des indépendances est loin d'être négligeable Tous ont perpétué des usages despotiques anciens malgré une apparence moderne ou progressiste. A ce propos, l'ouvrage met en relief le rôle d'avant-garde que joue la Tunisie depuis le XIXe siècle en matière de pensée politique moderniste et d'action réformiste, malgré tous les obstacles. Ce n'est donc pas un hasard si, aujourd'hui, de tous les pays du "printemps arabe", la Tunisie est le seul qui semble réussir sa transition démocratique.
En effet, à l'heure actuelle, au lendemain des révolutions de 2011, le retour de l'armée au pouvoir en Egypte, le chaos en Libye, en Syrie, en Irak et au Yémen, et la place tenue par l'islam dans le débat intellectuel et politique suscitent des interrogations quant à la nature de l'"Etat futur". La crainte d'un échec de la modernité politique est accentuée par le sanglant activisme d'un djihadisme qui prétend ressusciter le califat.
Cet ouvrage apporte ainsi à nos questionnements sur l'aptitude des pays arabes à la démocratie bien des réponses stimulantes.
Mohamed-el Aziz Ben Achour, historien, docteur en civilisation islamique, docteur d'Etat ès-lettres et sciences humaines, Mohamed-el Aziz Ben Achour est directeur de recherches scientifiques en histoire et archéologie. Il a été ministre de la Culture de 2004 à 2008 et Directeur général de l'Alecso (Organisation de la Ligue des Etats arabes pour l'éducation, la science et la culture) de 2009 à 2013.


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