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Affaire des jupes: L'Islam met-il en danger les libertés individuelles?
Publié dans Leaders le 28 - 07 - 2015

Le 13 juillet, dans un marché de la ville de Safi , Alessandra qui fêtera son 14ème anniversaire le 27 août prochain, a été prise à partie par la foule à cause de son short. Accompagnée de sa mère avec laquelle elle était en train de se promener au souk, elle a été rappelée à l'ordre par les passants pour sa tenue vestimentaire jugée "trop courte".
Cet incident avait eu lieu vers 23 heures, à Hay Rbat, l'une des principales artères de la ville de Safi qui abrite des dizaines de commerces. Alessandra, qui vit en Italie et ne rentre au Maroc que pour les vacances, ne comprenait pas la darija. Sa maman a préféré faire la sourde oreille aux agressions verbales et essayé de gérer la situation comme elle le pouvait.
Plus le temps passait, plus la situation devenait compliquée. Les mots déplacés bondissaient de toutes parts. "Vous feriez mieux de la dénuder", avait lancé une femme qui s'est mêlée à cette cabale contre la fillette de 13 ans. Craignant que ça s'empirait encore plus et pour échapper à une vindicte d'un autre âge, les deux ont pris la décision de quitter les lieux.
Quelques jours avant, un scénario similaire avait eu lieu cette fois-ci à Inezgane (près d'Agadir, dans le sud-ouest du Maroc). Deux jeunes femmes ont été encerclées au souk par une foule à cause de leur tenue jugée "contraire aux bonnes mœurs". Des manifestants ont appelé la police judiciaire qui n'a pas tardé à les arrêter.
Le procureur avait décidé de poursuivre les deux jeunes femmes, âgées de 23 et 19 ans et coiffeuses de profession, pour "outrage public à la pudeur". Selon l'article 483 du Code pénal, cette infraction est punie "de l'emprisonnement d'un mois à deux ans et d'une amende de 120 à 500 dirhams".
La même ville était jeudi 25 juin le théâtre d'une nouvelle histoire s'inscrivant dans le même registre. Pour s'être baladée les cheveux découverts, la journaliste marocaine Hanane Kahmou a été victime de jets de tomates au souk d'Inezgane. Sans parler bien sûr des insultes et des commentaires déplacés.
Ces controverses interviennent dans le sillage d'une série de polémiques sur les mœurs au Maroc. Ces scénarios d'un autre âge ne sont visiblement pas près de se terminer. Le diktat des foules qui se dressent en gardiennes de la morale n'est pas prompt à se calmer et des scénarios de la sorte feront sans doute la UNE de nos journaux encore et encore.
Contraindre une femme à porter le hijab n'a rien d'islamique
Interrogé sur cette radicalisation de la société marocaine, le penseur musulman Kamal Znidar a tenu à défendre la position de l'Islam sur le port du voile islamique (hijab). Selon lui, "L'Islam est une religion qui dénonce et interdit toutes sortes de contraintes religieuses. La femme est libre dans son choix. Elle a le droit d'accepter le hijab comme mode vestimentaire, comme elle a tout le droit de le refuser ou le retirer".
"Recommander aux femmes de s'habiller conformément aux préceptes moraux de l'Islam est certes une obligation pour chaque musulman, mais avec prise en considération qu'il est strictement interdit de forcer ces femmes à porter le hijab", a estimé l'auteur du livre "Islam : meilleure religion au monde".
"La contrainte religieuse va à l'encontre de l'esprit et l'essence de l'Islam. La foi et le culte doivent être embrassés avec la volonté et la conscience libres. Ils n'ont une valeur que lorsqu'ils visent le contentement de Dieu et l'obtention de Son agrément", a-t-il ajouté.
Cette guerre contre la jupe est l'effet pervers de la montée du PJD au pouvoir
Après avoir pris la défense de sa religion (Islam), Kamal Znidar s'est penché sur les controverses de Safi et Inezgane et a rappelé que "Ces scandales ne datent pas d'aujourd'hui" et qu'ils "sont l'effet-pervers de la montée des islamistes du Parti de la Justice et du Développement (PJD) au pouvoir".
Selon lui, "La montée des islamistes du PJD au pouvoir a poussé des marocains à croire que le pays va devenir une nouvelle Arabie Saoudite ou un nouvel Afghanistan sous le règne des Talibans". "En voyant le PJD triompher, ces gens ont cru que c'est fini l'ère des mini-jupes et des habits courts et serrés, et que le voile islamique va être imposé à toutes les femmes au Maroc", a-t-il expliqué.
Rabat, la capitale administrative du royaume, n'échappe pas à la règle
L'auteur du livre "Islam : meilleure religion au monde" a rappelé que "Peu de mois après la victoire du PJD aux élections législatives de septembre 2011, une jeune femme portant jupe courte et débardeur avait été agressée mois de mai 2012 par des jets de pierres et battue, pas à des villes comme Safi et Inezgane, mais à Rabat, la capitale administrative, près du marché central".
"Cet incident est survenu peu de temps après un appel lancé par le récitant du Coran et membre dirigeant du PJD, Abouzaid El Idrissi, à l'institution par le gouvernement d'Abdelilah Benkirane d'une journée de la chasteté et de la modestie, et a été le début d'une série de scénarios similaires qui ne se sont pas arrêtées jusqu'à aujourd'hui", a-t-il ajouté.
Des réactions sociales qui nuisent à l'image de l'Islam
Kamal Znidar trouve que "Ces scénarios nuisent à l'image du Maroc et aussi de l'Islam qui commence à être de plus en plus perçu comme une menace aux libertés individuelles, et donnent raison à ces mouvements islamophobes qui manifestent pour des politiques qui protègent leur monde de ce jour dans lequel les musulmans vont devenir majoritaires".
"Ça consolide les slogans mis à l'avant par la propagande islamophobe qui avancent que l'Islam est une religion qui s'est répandue par l'épée et pas par le dialogue ni par la noblesse de ses valeurs. Et après, on se plaint de ce lien entre Islam, incivisme et terrorisme !", a-t-il déploré.
Dieu a créé les Hommes libres
Rappelons que suite à l'incident de Rabat en 2012, le chef du gouvernement islamiste Abdelilah Benkirane avait déclaré : "Je crois en la liberté, Dieu nous a créés libres". "Qui est Benkirane pour dire aux marocains de se raser la barbe ou pour imposer le hijab ? Les libertés individuelles sont sacrées et intangibles", a-t-il ajouté… En vain !


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