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Se préparer au retour des djihadistes
Publié dans Leaders le 11 - 07 - 2016

La situation de Daech n'est pas au beau fixe. En Irak, ses combattants viennent d'avoir de fâcheux revers de fortune à Fallouja. En Syrie, aucune lueur de raison ne se profile à l'horizon et leurs jours sont comptés après que l'Armée Arabe Syrienne ait envahi Raqqa. En Libye, ses groupes perdent de leur mordant et se recroquevillent dans Syrte en attendant des jours meilleurs. Le moral des jihadistes est au plus bas. Acculés de toutes parts, les jihadistes les moins résolus et ils sont nombreux, commencent à réaliser qu'il ne leur reste que peu d'échappatoires. L'instinct de survie les poussera à fuir vers des lieux moins dangereux, mais lorsque l'étau se resserrera, ils n'auront d'autres choix que de rendre les armes et se constituer prisonniers ou bien fuir et essayer de se réfugier dans des pays d'accueil désireux de les accepter comme des exilés. Mais une chose est certaine, la majorité des jihadistes seront refoulés et contraints de regagner leurs pays d'origine. La Tunisie qui compte environ 6000 jihadistes en dehors de son territoire est aujourd'hui confrontée à ce problème. Il est urgent d'examiner cette question, de la discuter et anticiper une solution qui épargnera le pays des conséquences néfastes qui pourraient résulter d'une absence d'action ou d'une action improvisée.
En coordination avec les services sécuritaires des pays qui combattent Daech , avec l'aide logistique et technique des instances onusiennes et mettant à profit l'expérience de certains pays occidentaux dans leur action face au retour de leurs jihadistes, la Tunisie pourrait mettre en œuvre une opération d'accueil visant un tri sélectif des « revenants » en vue d'identifier les criminels de guerre et les juger pour leurs exactions, de mener une opération de déradicalisation de ceux qui ne sont pas impliqués dans des crimes , de faciliter leur réinsertion sociale et enfin concevoir des mesures palliatives pour prévenir la récidive d'actes semblables au futur.
Loin d'être une apologie du terrorisme et faute de pouvoir faire toute la lumière désirable sur cette question énigmatique, cette idée est une contribution à une éventuelle discussion sur un problème plein de difficultés, d'embarras et de contrariétés et qui s'avère inéluctable en ce moment précis de notre situation politique et sécuritaire. Le retour des jihadistes est sans aucun doute un sujet qui tracasse non seulement les responsables politiques et sécuritaires mais crée au sein de la population un sentiment d'inquiétude, de crainte et de malaise du fait des risques qu'ils peuvent générer et des dangers qu'ils peuvent causer pour l'Etat et la population.
Ce qui inquiète déjà c'est le nombre important de ces jihadistes tunisiens qui combattent au sein des groupes terroristes en Irak, Syrie et en Libye. L'ONU estime que près de 6000 jihadistes tunisiens combattent au sein de l'organisation terroriste de Daech. Un rapport provenant d'un Institut spécialisé dans le renseignement et confirmé par l'ONU, classe notre pays comme le premier exportateur de jihadistes et donne même des précisions sur leurs domiciles ; ainsi 15% sont originaires de Ben Guerdane, 11% de Bizerte et 11% de Tunis. Ces chiffres sont alarmants pour la population qui se soucie beaucoup d'un retour clandestin de ces terroristes connus par leur violence excessive envers la population désarmée. Et malgré les avertissements de l'ONU, nos autorités ne semblent pas s'inquiéter de ce problème. Doit-on répéter que 6000 terroristes aguerris représentent une grande menace pour l'Etat et la population ? Des voix se sont élevées depuis longtemps pour mettre en garde le gouvernement contre cette menace. Des sécuritaires et des membres de la société civile se sont prononcés sur ce sujet mais en réponse un mutisme bizarre semble imprégner l'attitude des autorités. Doit-on attendre l'afflux de ces revenants et expédier ce sujet rapidement et laisser planer un vague et déprimant malaise sur les causes et les instigateurs de cette affaire qui a fait couler beaucoup d'encre ? Doit-on laisser filer ceux qui ont commis des crimes, ne pas les juger et les encourager à récidiver?
Il importe dans un Etat de droit comme notre pays de faire respecter la loi et de protéger la population avant tout. On comprend la crainte, l'inquiétude et la colère de la population surtout après les actes terroristes qui se soldent par des pertes humaines. Ils crient fort pour réclamer une vengeance sans pitié sur les terroristes. On comprend mieux encore la douleur des parents et des proches mais nous devons aussi nous comporter en bons citoyens d'un pays démocratique et laisser les professionnels de la justice faire leur travail. Cependant, la tâche des autorités politiques et la responsabilité de la société civile est énorme dans cette entreprise. A la limite, ils peuvent mettre à profit les expériences des pays démocratiques pour mettre en œuvre une large opération de « Tri selectif » des revenants pour identifier les criminels, les membres radicalisés et pour entamer un processus de déradicalisation visant la réinsertion de ces hommes au sein de la société.
Un programme de prévention de déradicalisation des jihadistes au Danemark a été initié depuis une décennie et donne de très bons résultats. Ce travail de prévention est effectué dans un centre situé dans la ville danoise Aarhus. En Allemagne, l'ONG Hayat fondé en 2011, œuvre pour arrêter et inverser le processus de radicalisation en retissant le lien familial puis en fournissant un soutien médical et psychologique… Il serait utile de suivre l'exemple de ces deux pays et fonder un centre de déradicalisation pour accueillir nos « terroristes » et les « réparer ».
Les agences onusiennes compétentes dans ce domaine n'épargneront aucun effort pour soutenir le gouvernement tunisien dans cette entreprise. Les pays qui combattent le terrorisme et plus précisément ceux qui traquent les terroristes de Daech offriront volontiers toutes les informations sur les revenants pour aider nos sécuritaires et nos magistrats à identifier les criminels et les juger.
Dans tous les cas, la Tunisie sera confrontée au problème du retour des jihadistes parce qu'ils seront refoulés vers leur pays d'origine après la fin des conflits. La majorité des 6000 combattants déferleront sur nos frontières poreuses et s'ils ne sont pas recueillis, ils feront tout pour rentrer clandestinement et constitueront une grande menace pour le pays. Qu'ils soient considérés comme combattants ou mercenaires, ils nécessitent de toute façon une action de Démobilisation, de Désarmement et de Réhabilitation ou Réinsertion (DDR). C'est un processus connu à l'ONU et qui est administré aux rebelles en Afrique en Asie. Et si l'on considère ces combattants comme terroristes, on pourrait envisager un processus de déradicalisation pour ceux qui n'ont pas commis des crimes. Il est donc urgent d'examiner ce sujet épineux et préparer une solution convenable dans les plus brefs délais.


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