«Les animaux du monde existent pour leurs propres raisons. Ils n'ont pas été créés pour les humains, pas plus que les noirs n'ont été créés pour les blancs ou les femmes pour les hommes ». Le parc zoologique de Tunis «Le Belvédère» comprend une oasis, plusieurs espèces végétales et de nombreux animaux appartenant à la faune sauvage. Après la très mauvaise publicité dont il a fait l'objet cette année avec l'horrible histoire du crocodile mort à coup de pierres lancées sur son crâne par des visiteurs, le Ministre des Affaires Locales et de l'Environnement a décidé en Mars dernier de procéder à la fermeture en urgence des lieux, pour cause de rénovation. Des pancartes ont été installées, la plantation de fleurs et d'arbustes, l'installation de poubelles et autres, mais c'est loin d'être suffisant. Prétendre être capable de gérer des êtres vivants et doués de sensibilité, nous oblige à protéger leursensibilité à la douleur. Si l'on accepte l'idée que les animaux aient des capacités cognitives et sensitives, ce qui les distingue des plantes, nous ne pouvons pas nous taire devant le spectacle de leur agonie que tous les citoyens tunisiens voient tous les jours lors de leurs visites des lieux. Des photos publiées avant-hier sur Facebook par un visiteur du zoo nous montrent des animaux dans un état lamentable, une situation qui ne fait qu'empirer chaque jour. Les photos nous montrent un ours à demi mort ne pouvant même pas bouger son corps, un lionceau âgé de quelques semaines abandonné à son sort dans la fosse, des cochons du 'Vietnam' cherchant désespérément de l'eau et de la nourriture dont ils ont été privés malgré la chaleur. En tant que Tunisienne, membre d'une association de protection animale et jeune doctorante travaillant sur la question animale en droit tunisien, je ne peux que condamner cet acte de cruauté, cette atteinte à l'intégrité physique infligée aux animaux du zoo. Je me dois notamment de rappeler que le code pénal tunisien, en son article 317 incrimine les mauvais traitements infligés sur les animaux domestiques. Les animaux de zoo sont des animaux tenus en captivité par l'Homme et sont donc assimilés aux animaux domestiques contrairement aux animaux sauvages vivant à l'état libre. Les défenseurs des droits humains se doivent de se rallier à notre cause qui est de protéger les faibles «les animaux» de la négligence et manque d'humanité des forts car nous avons une obligation morale envers eux sans oublier que lors de l'esclavage par exemple, les noirs étaient considérés comme des choses et des biens que l'on achète et que l'on vend comme bon nous semble ou que les femmes n'avaient pas le droit de vote par exemple comme l'homme. Nous ne devons plus enfermer ni torturer les animaux, se battre pour le droits des animaux c'est une continuité du combat pour les droits des femmes et le droit des noirs. ‘C'est la même logique, c'est se battre pour ceux qui sont exclus de la sphère de la considération morale' (Aymeric Caron). L'Etat tunisien ne pouvant visiblement pas s'occuper des animaux du Belvédère, se doitde contacter des organisations internationales de protection de la faune sauvage pour leur confier ces animaux dans les plus brefs délais pour qu'ils finissent leurs vies dans des réserves naturelles. Ledit parc restera toujours un espace vert pour les Tunisiens et représentera toujours : ''Le poumon de Tunis'' sans avoir à affamer ou à faire torturer des êtres vivants doués de sensibilité. Yasmine Berrebeh Doctorante en Droit Animalier Association La voix Des Animaux.
