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Quand une école privée et deux écoles publiques indiquent la voie de la qualité dans les formations d'ingénieur
Publié dans Leaders le 19 - 10 - 2017

A l'heure où les formations d'ingénieur assurées par les établissements privés d'enseignement supérieur ont fait couler beaucoup d'encre et suscité de nombreux débats, parfois exacerbés, dans les réseaux sociaux et d'autres médias, et ce suite aux différents communiqués du Conseil de l'Ordre des Ingénieurs, la Commission des Titres d'Ingénieur en France vient d'accorder, lors de son Assemblée plénière du 12 septembre, des accréditations à toutes les formations de l'ENIT, de Sup'Com et d'Esprit.
Cette reconnaissance, au-delà de son impact en termes de visibilité et de lisibilité de nos diplômes nationaux à l'échelle internationale (label EUR-ACE« EuropeanAccreditation of Engineering Programmes »), n'en constitue pas moins une réponse implacable à tous les questionnements stériles, faisant du clivage public-privé une fixation centrale dans les débats. En effet, cette reconnaissance vient indiquer que le principal enjeu pour la crédibilité de notre système national de formation d'ingénieurs est l'enjeu de la qualité, qui ce faisant devrait être attestée par des instances ad hoc conformément à des référentiels et des standards préétablis.
Pour nous éclairer sur ces questions et bien d'autres en relation avec les formations d'ingénieur, nous avons interviewé le professeur Naceur Ammar, connu pour sa longue expérience et son expertise en la matière dans la double sphère publique et privée. Il a été en effet tour à tour directeur des études à l'IPEST, directeur-fondateur de Sup'ComTunis, cofondateur, directeur scientifique, puis président du conseil d'administration de l'école Esprit. Il vient en plus d'être coopté par la Commission des Titres d'Ingénieur, organisme français en charge de l'accréditation des formations en ingénierie, en tant qu'expert international.
L'ingénieur et sa formation ont fait l'actualité ces derniers temps, suite à des communiqués émanant du Conseil de l'Ordre des Ingénieurs. Sans revenir sur les tenants et aboutissants de ces communiqués, pourriez-vous d'abord nous éclairer sur « le métier de l'ingénieur » que d'aucuns évoquent sans parfois en discerner la signification précise?
Je peux comprendre que le métier de l'ingénieur ne soit pas bien connu du grand public. En effet, contrairement à d'autres métiers, comme celui du médecin, ou du pharmacien, etc., quand vous croisez quelqu'un, et à moins que vous ne lui demandiez son boulot, il n'est pas évident de reconnaître à priori qu'il est ingénieur. Paradoxalement, bien qu'il touche tous les secteurs d'activités, le métier de l'ingénieur reste peu ou prou démocratisé. Maintenant pour définir ce métier, je ne trouverai une meilleure formulation que celle donnée par la Commission des Titres d'Ingénieur « Le métier de l'ingénieur consiste à poser et résoudre de manière performante et innovante des problèmes souvent complexes, de création, de conception, de réalisation, de mise en œuvre, au sein d'une organisation compétitive, de produits, de systèmes ou de services, éventuellement de leur financement et de leur commercialisation. À ce titre, l'ingénieur doit posséder un ensemble de savoirs techniques, économiques, sociaux et humains, reposant sur une solide culture scientifique. »
Et en quoi consiste alors une formation d'ingénieur?
Naceur Ammar : De par la définition qui vient d'être donnée, on reconnait la double vocation de la formation, académique et professionnelle. Il n'y a pas en fait un modèle unique de formation des ingénieurs. En termes de corpus de connaissances et d'activités pour les étudiants, tous les modèles consistent en un mélangecomposé de sciences de base (mathématiques, physique, informatique, etc.), de sciences de l'ingénieur, de disciplines ayant trait à une spécialité, de sciences humaines et sociales, d'activités de mise en situation, et de stages professionnels. La différenciation entre les modèles de formation de par le monde réside dans le dosage entre ces composantes, d'une part, et dans leur séquencement d'autre part. La diversité des modèles de formation a trait par ailleurs à la diversité des métiers de l'ingénieur à la sortie, et à la diversité des profils des étudiants à l'entrée. De fait, chaque école d'ingénieur se positionne de parl'orientation métier qu'elle veut donner à la formation à l'aval, et le profil des étudiants qu'elle cherche à recruter à l'amont. L'employabilité restebien entendu le dénominateur commun quel que soit le modèle, et les programmes ou cursus trouvent leur cohérence dans les objectifs assignés qui résultent de tout cela.
Face à cette diversité des formations et des modèles, comment alors reconnaître une formation d'ingénieur de qualité?
C'est une bonne question. Dans les pays développés, le diplôme d'ingénieur et par conséquent les formations qui y mènent sont protégés par un processus dit d'accréditation. Dans certains pays comme c'est le cas en France, l'accréditation est même obligatoirepour prétendre à l'habilitation de l'établissement à délivrer un diplôme d'ingénieur.L'accréditation des programmes et des diplômes en ingénierie relève d'organismes ayant tous les attributs pour l'exercice de leurs missions (indépendance, autonomie, spécificité, parité des membres académiques/professionnels, etc.).
En quoi consiste l'accréditation d'un programme ou d'une formation?
Il s'agit en fait d'un audit périodique mené par l'organisme d'accréditation, permettant d'évaluer la conformité du programme à un référentiel et des standards préétablis. A l'occasion de cet audit, une équipe d'experts passe au peigne fin le rendu de l'école d'ingénieur au regard des critères suivants :
1. Mission et organisation (positionnement stratégique, identité, autonomie, gouvernance, ressources matérielles, immatérielles, humaines, etc.)
2. Ouverture et partenariats (ancrages entreprises, R&D, local et régional, international)
3. Formation (objectifs, profils métier/compétences, contenus, pédagogie, acquis d'apprentissage, évaluation, vie étudiante, etc.)
4. Recrutement des étudiants (sélection, diversité, etc.)
5. Emploi des diplômés (premiers emplois, observatoire des métiers, carrières, etc.)
6. Amélioration continue (démarche qualité, suivi des recommandations, etc.)
Un rapport d'audit est élaboré en conséquence par les experts, servant de base à l'organisme pour délibérer et octroyer ou non l'accréditation au(x) programme(s) et diplômes concernés. Dans le cas favorable, l'accréditation est prononcée pour une durée limitée, et est souvent assortie de recommandations servant de pistes d'amélioration pour l'école qui est redevable de leur mise en œuvre ex-post.
Pourquoi une accréditation internationale ? N'avons-nous pas une instance nationale pour cette mission?
En matière d'accréditation des formations d'ingénieurs, nous n'avons pas encore hélas une structure dédiée pour le moment. Pourtant, il existe bel et bien une instance nationale d'évaluation, d'assurance qualité et d'accréditation (INEAQA), mais elle n'a pas encore tous les attributs pour exercer cette mission.
Par ailleurs, la tendance actuelle est d'aller vers l'harmonisation des référentiels, l'uniformisation des pratiques, le partage d'expériences et la reconnaissance mutuelle des programmes accrédités entre les organismes d'accréditation au niveau mondial. Tout ceci pour dire qu'un organisme national d'accréditation, si d'aucuns s'accordent sur la nécessité de sa mise en place, devrait s'intégrer dans cette mouvance pour une plus grande lisibilité et visibilité de nos diplômes d'ingénieurs au niveau international.
Trois écoles seulement, pour le moment, sont accréditées, quid des autres?
Esprit a été la première école à solliciter l'accréditation de ses programmes en informatique et en télécommunications en 2014. C'est très bien que l'ENIT, doyenne des écoles d'ingénieurs en Tunisie, lui ait emboité le pas en 2017. Sup'Com, aussi, école certes plus jeune, mais ayant acquis depuis sa création en 1998, une notoriété au double plan national et international.
Ces accréditations internationales viennent prouver que les écoles d'ingénieurs, publiques ou privées, peuvent bien épouser les référentiels et standards internationaux de la qualité, quand elles y mettent de la volonté et des moyens.


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