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Richard Falk, rapporteur spécial ONU : « la Palestine n'est pas une cause perdue »
Publié dans Leaders le 03 - 05 - 2018

Certains médias, face à la propagande israélienne, à l'épidémie des « fake news » et à l'arrogance des sionistes s'obstinent à vouloir imprimer dans nos têtes que la Palestine est une cause perdue.
« Wishful thinking » comme disent les Anglo-Saxons: c'est prendre ses désirs pour des réalités.
Il est cependant vrai que la désunion des dirigeants palestiniens sert l'ennemi sioniste comme le montre, entre autres, l'article de Piotr Smolar dans Le Monde (29 novembre 2017, p. 25). Sous le titre « La réconciliation palestinienne, puzzle à trois dimensions, le journaliste écrit: « La division entre factions sert traditionnellement les intérêts de la droite israélienne, qui peut dire : « Pas d'interlocuteur unique en face ». Mais le retour dans le jeu politique du Hamas représente une autre raison de ne rien faire : « Pas d'interlocuteur honorable. » Hélas, il y a l'érosion de l'équipe de Mahmoud Abbas et de son chef, la coopération sécuritaire avec Israël, l'ouverture de l'espace aérien saoudien aux avions israéliens et les honteuses déclarations de Mohamed Ben Salman à Washington (Lire Essabah, 1er mai 2018, p. 10), la fermeture du passage de Rafah par l'Egypte du maréchal Sissi et bien d'autres faits sont de nature à ébranler certains.
Mais comment oublier le vote des 14 membres unanimes du Conseil de Sécurité condamnant la politique américaine dans le cas de Jérusalem le 18 décembre 2017? Comment oublier la seconde condamnation de cette même politique par 128 membres de la communauté internationale au sein de l'Assemblée Générale de l'ONU le 21 décembre 2017, en dépit des menaces yankees visant les Etats souverains ayant voté contre le transfert de l'ambassade de Trump à Jérusalem? Comment oublier que Netanyahou veut mettre encore plus de feu et de fureur au Moyen-Orient avec ses belliqueuses rodomontades ? (Lire l'éditorial du New York Times International du 3 mai 2018, p. 14, « Le baratin de M. Netanyahou à propos de l'Iran »)
Défaite israélienne finale
A la fin de son mandat de rapporteur spécial des Nations Unies sur la situation des droits de l'homme dans les territoires palestiniens, le professeur de droit américain Richard Falk déclarait, après avoir rempli cette mission depuis 2008 : «Ma conviction profonde c'est que la défaite apparente des Palestiniens n'est qu'une illusion d'optique qui cache une défaite israélienne finale – c'est à dire que tandis qu'Israël gagne une guerre grâce à sa domination militaire et à l'imposition continue de ‘faits sur le terrain, la Palestine gagne ce qui, en fin de compte, est la guerre la plus importante, la lutte pour la légitimité qui est la plus susceptible de déterminer l'issue politique. »
En ce qui concerne la lutte pour la légitimité, Israël est aujourd'hui en train de perdre la lutte affirme The Palestine Chronicle (CAPJO-Europalestine).
Le prétendu « processus de paix » ayant atteint son terme et les véritables objectifs de colonisation de peuplement d'Israël en Palestine révélés pour ce qu'ils sont, l'offensive des militants contre la légitimité de l'existence d'Israël en tant qu'Etat juif apparaît plus que jamais au grand jour.
D'abord, le soi-disant « état démocratique » d'Israël s'est largement fissuré, les preuves s'accumulant (provenant souvent de la bouche même des hommes et des femmes politiques israéliens eux-mêmes comme Bezalel Smotrich, député ultra, Avigdor Lieberman, ministre de la Défense, Miri Regev, ministre de la Culture…) quant au degré de discrimination qu'Israël continue d'exercer à l'encontre de ses citoyens arabes palestiniens. Quant à « l'armée la plus morale du monde » (Netanyahou dixit), elle a déclaré la guerre aux enfants et aux jeunes de Palestine et sert à protéger des colons enragés qui volent les terres, l'eau des Palestiniens et arrachent leurs oliviers. Contre la population de Gaza, rien en sert d'avoir la bombe A, des avions furtifs et des sous-marins selon les anciens espions-chefs du Mossad.
L'apartheid d'Israël de l'intérieur a été mis en lumière par le Britannique Ben White dans un livre célèbre « Apartheid israélien : guide pour débutant ». Le rapport onusien intitulé « Les pratiques israéliennes envers le peuple palestinien et la question de l'apartheid » va un peu plus loin et définit l'apartheid d'Israël comme étant un crime perpétré contre le peuple palestinien dans son ensemble.
Et si une telle remise en cause de la légitimité d'Israël demeure marginale en matière de politique occidentale comme le prouvent les positions de l'Union Européenne et la politique jusqu'auboutiste de Donald Trump , elle progresse malgré tout dans la sphère publique en invoquant le droit international et les valeurs que l'Occident a lui-même établies. C'est ainsi que le Japon refuse de transférer son ambassade à Jérusalem. Il est vrai que l'Empire du Soleil levant ne peut être acheté comme une république bananière !
Egalement remis en question la légitimité de l'établissement d'Israël et la partition de la Palestine. La véritable histoire ne cesse de refaire surface malgré les efforts de la propagande d'Israël depuis des décennies sur la façon dont il a été créé. De nombreux intellectuels israéliens- historiens notamment- ont contribué à dévoiler les faits historiques.
La naissance d'Israël est souvent présentée comme une création des Nations Unies, à laquelle le monde était favorable, et que les cercles gouvernementaux états-uniens soutenaient. Toutes ces hypothèses sont manifestement erronées affirme CAPJO-Europalestine.
En réalité, poursuit la même source, si l'Assemblée Générale des Nations Unies a bien recommandé la création d'un état juif dans une partie de la Palestine par sa Résolution 181, cette recommandation était non contraignante et n'a jamais été mise en œuvre par le Conseil de Sécurité.
Deuxièmement, l'Assemblée Générale n'a adopté cette recommandation qu'après que les partisans d'Israël eurent menacé et soudoyé de nombreux pays afin d'obtenir les deux tiers des votes requis. De plus, l'URSS de Staline voulait se « débarrasser » des juifs du pays et reprendre l'héritage nauséabond de l'antisémitisme tsariste qui aboutira au procès truqué des médecins juifs dit « des blouses blanches » (Lire le Monde Diplomatique, décembre 1992, p. 16-17). Quant à la France de Léon Blum, elle a succombé aux plaidoiries du biochimiste Chaïm Weizman, premier président d'Israël ; ce qui amènera le président du Conseil français à faire voter en faveur d'Israël, vote aussi motivé par la volonté de Blum de « briser la résistance arabe en Afrique du Nord » ainsi que la Ligue arabe.
Aujourd'hui, les revendications légitimes des Palestiniens trouvent plus que jamais une expression sur la scène internationale par le biais de la campagne BDS dont le succès va grandissant, et qui est amplifié par le soutien de groupes juifs comme Jewish Voice for Peace (voix juive pour la paix) (JVP) and Jews for Palestinian Right of Return (Les juifs pour le droit au retour palestinien). La grande ONG ATTAC qualifie le BDS de « mouvement pour la liberté, la justice et l'égalité » dans sa revue Lignes (10 avril 2017, p.10). Des personnalités de premier plan expriment leur rejet de la politique des sionistes vis-à-vis du peuple palestinien ainsi que les étudiants de grandes universités américaines. Le grand cinéaste anglais Ken Loach vient d'être fait docteur honoris causa de l'Université Libre de Bruxelles (ULB) contre l'avis même du Premier Ministre belge Charles Michel ; ce qui lui a attiré cette réplique du cinéaste au cours de la cérémonie, sous les applaudissements du public: « J'apprends donc que M. Michel est un juriste. S'est-il pour autant jamais interrogé sur les infractions au droit international commises par Israël ? S'est-il élevé contre l'occupation illégale des terres palestiniennes ? » Est-il besoin de rappeler le tout récent cinglant refus de l'actrice israélo-américaine Natalie Portman de recevoir un prix des mains de Netanyahou ?
Il n'en demeure pas moins que, face au massacre délibéré des Palestiniens de Gaza manifestant pour le retour, la communauté internationale n'a pas manifesté sa condamnation comme elle l'avait pour les massacres de Sharpeville en 1960 et en 1976 lors des émeutes de Soweto perpétrés par les tenants de l'apartheid en Afrique du Sud.
Petit à petit, les revendications légitimes des Palestiniens font leur bonhomme de chemin dans la conscience du monde grâce à leur ténacité indomptable, leurs sacrifices déchirants, et leur courage, décennie après triste décennie qu'aucun « fait sur le terrain » n'a ébranlé ou n'est susceptible d'ébranler. Depuis 70 ans, démentant ainsi le pronostic de Ben Gourion qui comptait sur « l'oubli » des jeunes générations de Palestiniens. Qui peut croire que les enfants palestiniens que maintient aujourd'hui en prison Israël vont oublier leur calvaire ?
Israël est un état voyou en voie d'être isolé sur le plan international en tant qu'Etat paria. Comme l'a été l'Afrique du Sud des racistes de Botha et de Verwoerd en leur temps.
Rien n'est jamais pour toujours !
Certains se posent la question de la pérennité de l'Israël actuel. Dans un article intitulé « Israël ne survivra pas à Netanyahou et c'est une bonne chose », Bradley Burton s'interroge dans le quotidien Haaretz (24 avril 2018) : « [Israël ] est-il une patrie pour les juifs ? Est-il un refuge ? Est-il un bon endroit pour vivre ? Non, ce n'est plus le cas si vous avez la mauvaise couleur de peau ou si vous n'êtes pas un juif orthodoxe ou si vous êtes partisan d'un système judiciaire indépendant ou si vous êtes un opposant actif à la colonisation et à l'occupation…et si vous réprouvez le fait que l'on tire sur des manifestants désarmés de l'autre côté de la frontière….Combien de temps les Israéliens vont-ils suivre un leader qui leur promet « Nous vivrons pour toujours par l'épée….Pourtant, dans son for intérieur, au fin fond de lui-même, il sait que rien n'est jamais pour toujours. »
Faut-il rappeler à Netanyahou que l'Irlande a obtenu son indépendance après quatre siècles d'occupation anglaise ? Que la Rhodésie raciste d'Ian Smith a vécu tout comme l'Afrique du Sud de l'apartheid avec laquelle Israël a tant collaboré ?
Non, la cause de la Palestine n'est pas une cause perdue comme tentent de nous le faire croire les sionistes, leurs alliés et une certaine presse.


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