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L'avocat et député Me Abada Kéfi est décédé
Publié dans Leaders le 13 - 07 - 2018

Sa voix tonitruante ne tonnera plus dans les prétoires des tribunaux, ni sous la coupole du Bardo. Mais elle continuera à résonner dans les oreilles. Me Abada Kéfi, 69 ans, avocat à la Cour de Cassation et député (Nidaa, puis El Machrou) du Kef à l'Assemblée des représentants du peuple est décédé. Terrassé par une longue maladie qui l'avait privé ces derniers mois de mener ses épiques combats juridiques et parlementaires, il laisse le souvenir d'une grande éloquence, d'une force de persuasion et d'un courage guère pris à défaut.
Cheveux grisonnants soigneusement coiffés, lunettes toujours bien choisies, moustache fine, et allure fière, Me Kéfi savait user de son élégance, comme de son art oratoire et de sa vaste culture juridique pour plaider ses affaires. Autant d'atouts qu'il déploiera avec talent en briguant des mandats corporatistes au sein de l'Association des Jeunes Avocats, puis au Conseil national de l'Ordre des Avocats.
Dès le début avec BCE aux origines de Nidaa
S'engageant en politique aux côtés de son confrère et ami Béji Caïd Essebsi, parmi les premiers militants de Nidaa Tounes, en 2012, il sera un debater redoutable, sur les plateaux des radios et télévisions, la phrase percutante, l'argument fatal. Tête de liste de Nidaa aux législatives de 2014 dans la circonscription du Kef, il sera élu haut la main. Tour-à-tour, il siègera à la Commission de la législation générale, la Commission des droits et libertés et des relations extérieures, la Commission de l'organisation de l'administration et des affaires des forces armées et la Commission de la sécurité et de la défense. En travaux de commissions, comme en séances plénières, ses interventions étaient très attendues par ses pairs, le gouvernement et les journalistes. Il saura toujours les émerveiller par ses propos. Une bonne tête pour les médias et un bon client pour les journalistes.
Aux premières dérives de Nidaa, il préfèrera quitter ses rangs en 2016, pour rallier les fondateurs d'El Mechrou initié par Mohsen Marzouk. L'enseigne change, l'ADN est indélibile.
L'étoile montante du barreau
Bac en poche obtenu en 1968 au Lycée du Kef, Abada Kéfi montera à Tunis découvrir une faculté de Droit en pleine ébullition. Dans ce terreau fertile, la vocation naturelle de plaider prendra souche et le talent se forgera nourri de la sève du savoir. Les débats houleux et les évènements très animés qu'a connus l'université de Tunis en février 1972 ne l'ont guère détourné de ses études. Coup sur coup, il obtiendra sa licence en Droit de la Faculté de Droit et des Sciences Politiques de Tunis (1972), puis son Certificat d'Aptitude à la Profession d'Avocat (1973) et le voilà inscrit au barreau en avocat stagiaire dès 1974.
Sa première affaire gagnée, et elle déterminera toute sa carrière, sera de convaincre l'illustre Me Abderrahmane El Hila de l'accepter comme stagiaire dans son cabinet. Il parviendra encore surtout à conquérir sa confiance et son amitié. Son mentor l'introduira alors par la grande porte du Palais de Justice, Boulevard Beb Bnet et l'initiera sans rien lui cacher à tous les secrets du métier.
Dès le début de sa carrière, Me Abada Kéfi ne fermera les portes de son cabinet devant aucun client venu le charger de sa défense. Pour lui, c'est un devoir à assumer, pour honorer sa profession, un droit à exercer en faveur de son client. On le retrouvera alors, outre les habituelles affaires juridiques, dans de grands procès qui défrayeront la chronique. C'est ainsi qu'il s'illustrera en plaidant avant la révolution dans l'affaire de Moncef Ben Ali, frère du président déchu, avec le même engagement dont il fera montre en défendant des militants politiques, syndicaux et des droits de l'homme. Sur la trace des grands ténors du barreau, les Taïeb Miladi, Mohamed Chakroun, Fethi Zouhir, Lazhar Karoui Chebbi, Mansour Cheffi, Ahmed Chtourou, Abderrahman El Hila, Ammar Dakhlaoui et, parmi sa génération, Taoufik Bouderbala, Béchir Khantouche, ou Adel Kaaniche notamment, il sera toujours brillant.
''Je suis fier de défendre Ali Seriati, un grand patriote''
Son élan ne prendra que plus de hauteur et d'intensité après la révolution. Assurant la défense du général Ali Seriati devant le tribunal militaire du Kef, il donnera une belle illustration de son professionnalisme et de son talent. Sans la moindre hésitation, il faut se mettre dans le contexte haineux et suspicieux de 2012, il dira tout haut: ‘' Seriati est un grand patriote, je suis fier de le défendre». Il fallait être Abada Kéfi pour oser alors le dire.
Allah yerhamou.


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