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Taoufik Habaieb: Démunis, désunis
Publié dans Leaders le 30 - 11 - 2019

Sans ressources, ni compétences, ni solutions, le gouvernement le plus fort au monde sera réduit à l'impuissance. Changez les têtes, les étiquettes (politiques), la rhétorique: les maux profonds de la Tunisie ne trouveront pas pour autant remède.
Les Tunisiens auront jusque-là fait preuve de patience et de civisme.S'exprimant par les urnes, ils ont appelé à la transformation radicale du mode de gouvernement du pays, exigeant la refonte de chacun de son maillon. Faisant semblant de les écouter, les nouveaux gouvernants ne leur prêtent paradoxalement que très peu d'attention.
Le pays est à l'arrêt. C'est-à-dire à la régression. Depuis plus d'un an déjà, les horloges du pouvoir étaient réglées sur les dates des élections, et leurs mécanismes remontés uniquement par la course effrénée aux postes et mandats. Les décisions courageuses, les nominations judicieuses et les réformes douloureuses ont été reléguées au second plan.
Le bilan économique et financier tombe en couperet. Inéluctablement. Prévu d'avance. L'impact est fort et la facture lourde à payer, aujourd'hui, mais aussi par les générations futures. La léthargie devient paralysante et le retard, partout accusé, handicapant, creusant davantage le gap qui nous sépare de ceux qui n'étaient pas mieux lotis que nous.
Le pire à craindre est que nous ayons encore cinq ans à tirer. Au moins. Malgré les bonnes intentions affichées par celui qui est chargé de former le nouveau gouvernement, Habib Jemli, rien ne pointe à l'horizon ! L'attitude des partis politiques lancés dans la surenchère revendicative des quotas autour de la table du Conseil des ministres et la porosité de leurs programmes dépassent l'entendement humain. La qualité de nombre de leurs candidats et leurs prétentions, au mieux des militants, loin d'être des hommes et des femmes d'Etat, ne sont guère rassurantes.
La confiance a changé de camp. Elle n'est plus portée aux partis politiques, mais à des figures indépendantes, à des institutions et à des composantes de la société civile. Le nouveau locataire de Carthage, Kaïs Saïed, est crédité dans les sondages d'un taux record de confiance, dépassant les 80%. Cet indice exceptionnel, à traduire en préjugé favorable, ne peut mieux illustrer l'ampleur de la mission que lui confient les Tunisiens. Ils le savent seul, sans parti, sans soutien politique puissant et sans larges prérogatives, mais ils comptent sur lui, pour réaliser le miracle.
Vite épris, vite dépris, les Tunisiens sont redoutables s'ils se sentent déçus, désenchantés, trahis. Le capital de confiance, inédit jusque-là, se transformera rapidement alors en puissante boule de feu qui chamboulera tout.
Comment peut-on expliquer ce passage en force que mène Ennahdha, avec moins du quart des voix, pour accaparer la présidence du parlement et du gouvernement ? Rached Ghannouchi, en réussissant à se hisser au perchoir, y voit la consécration ultime de son parcours militant depuis cinquante ans, après son retour de Damas et de Paris en 1969, et son engagement islamiste. Souhaitait-il ardemment envoyer l'un des siens à la Kasbah ? Ou devait-il se plier en toute discipline à la décision de la Choura ? S'il se garde de se prononcer ouvertement, tous savent que telle n'était pas sa position personnelle.
Ceux qui, contre toute attente, ont choisi Jemli de former le futur gouvernement, le préférant à tant d'autres, assumeront leur décision. Ils se dépensent d'ores et déjà à lui baliser la voie et l'entourer des représentants de la majorité nécessaire pour le faire investir.
Démunis, ceux qui s'apprêtent à prendre les commandes du pays sont, en outre, désunis. Leurs rangs sont clairsemés, leur programme, loin de constituer une plateforme commune négociée de gouvernement, est monté en patchwork, sans garantie de cohérence ni de bon fonctionnement. Leur union ne sera que de façade, fragile, éphémère, risquant de voler en éclats au premier couac.
Jemli n'a pas beaucoup de choix. Ni les mains libres. L'unique issue pour tout gouvernement de coalition qui se propose de solliciter l'investiture est d'abord de se doter d'un pacte dûment signé et d'un pack de premières urgences. Il se doit d'exiger, d'emblée, un vote en bloc en sa faveur. Il n'a qu'à choisir une bonne douzaine de projets de loi, structurants, prioritaires et à haut impact, qui sont en souffrance, pour les faire adopter dans les plus brefs délais. Et il ne peut que lancer d'urgence cinq à dix projets de première importance, à réaliser en mode PPP.
Ce serait au moins cela de gagné !


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