Arrivé tôt le matin à Dar Dhiafa où il entreprendra les consultations pour la formation de son gouvernement, Elyès Fakhfakh y a été accueilli par celui qui avait présenté sa candidature et serait son prédécesseur à la Kasbah, Youssef Chahed. Après un tête-à-tête, loin des regards des médias, il a entamé la série d'entretiens qui s'annonce longue, bien que devant être raccourcie dans le temps. Les premiers visiteurs reçus, difficile de savoir si c'est à leur demande, ou invité, donnent de premiers signaux qui retiennent l'attention des observateurs. Tour-à-tour, Elyes Fakhfakh s'est entretenu avec Jawhar Ben Mbarek, qui avait proposé sa médiation à Habib Jemli, Othman Jerandi, l'ancien ministre des Affaires étrangères, dans le même gouvernement que lui, sous Ali Laarayedh en 2013, et deux de ses compagnons d'Ettakatol. Il s'agit de Adel Ben Fekih, nommé sous la Troïka ambassadeur à Paris, et reconverti ensuite dans le secteur privé, travaillant pour Airbus à partir de Dubaï, et Lobna Jeribi, élue députée à la Constituante (2011 – 2014), puis versée dans la société civile, à la tête du think tank Solidar. Mme Jeribi devait faire partie du gouvernement avorté de Habib Jemli, et ce en qualité de ministre auprès du Chef du gouvernement chargée des relations avec l'ARP. Jouissant d'un épais carnet d'adresses et appréciée pour son engagement associatif et ses propositions, elle n'a cessé d'être sollicitée par nombre de candidats à la Kasbah. Elyès Fakhfakh a quitté Dar Dhiafa en début d'après midi, sans autoriser les photographes qui l'y attendaient à le prendre en photo, ni saluer les journalistes présents et leur accorder la moindre déclaration.
