Une figure marquante du syndicalisme tunisien, Abdessalem Jerad, est décédée lundi à l'âge de 84 ans. Secrétaire général de l'UGTT de 2000 à 2012, il était jusque-là secrétaire général de l'Union syndicale des travailleurs du Maghreb arabe. Originaire de Kerkennah, comme Farhat Hached et Habib Achour, où il était né le 23 janvier 1937, Abdessalem Jerad avait été parmi les fondateurs du syndicat de la société régionale du transport (SORETRAS) dès sa constitution début des années soixante, avec de « monter » à Tunis où il avait rejoint la SNT. Son action militante lui vaudra son élection à la tête de la toute puissante Fédération nationale du Transport de l'UGTT. Prenant part activement à la grève générale décrétée le 26 janvier 1978, sous la conduite de Habib Achour, Abdessalem Jerad sera arrêté et condamné à une lourde peine de prison, comme de nombreux dirigeants syndicalistes. Une grâce présidentielle accordée par Bourguiba en 1980 les fera tous sortir de prison et remettre en selle, à l'exception de Habib Achour. Achouriste irréductible, porté au bureau exécutif de la centrale syndicale dès 1983, il ne cessera de réclamer la libération du leader syndicaliste. Son heure de gloire sonnera lorsqu'il sera élu en septembre 2000, nouveau secrétaire général de l'UGTT, après le limogeage d'Ismail Sahbani. Il conservera son mandat jusqu'en 2012.
