L'onde de choc provoquée par le lâche assassinat vendredi de l'ancien premier ministre du Japon, Shinzo Abe, 67 ans, s'est propagée également en Tunisie. Ceux qui suivent les relations bilatérales, savent quelle amitié réelle nourrissait le défunt à l'égard de notre pays, perpétuant la tradition de son père Shintaro Abe, ancien ministre des Affaires étrangères et président-fondateur de l'Association d'amitié tuniso-japonaise et du Club Hannibal. Chef du Parti libéral-démocrate, Premier-ministre (2012 -2020), la plus importante longévité au Japon, il avait imprimé à son pays une véritable relance diplomatique, économique et technologique. Chaque fois que l'occasion se présentait, l'ancien Premier ministre Abe n'hésitait pas à réaffirmer l'engagement du Japon à renforcer sa coopération avec la Tunisie. Plus directement, il avait tenu à le réitérer au président Béji Caïd Essebsi, lors de leur rencontre au château d'Elmau, en Bavière, lorsque la chancelière allemande Angela Merkel, y réunissant les dirigeants du G7, le 9 juin 2015, y avait convié la Tunisie. Très attentionnée, la chancelière avait placé Caïd Essebsi, en face de Barack Obama et à côté de Shinzo Abe du lors du déjeuner qu'elle avait offert à cette occasion. Immédiatement la conversation avait roulé sur les besoins de la Tunisie en financements extérieurs pour accélérer son programme de réformes et de développement. La réponse avait été immédiate : le Japon s'était déclaré prêt à y apporter sa contribution. Parole tenue. Plus encore, lorsque le Japon devait envisager la tenue de la TICAD8 sur terre africaine, la candidature de la Tunisie, portée par l'Union africaine, a été vivement saluée à Tokyo… Tout au long de son mandat, le Premier ministre Shinzo Abe avait témoigné à notre pays une grande amitié et un soutien effectif. Sa disparition, dans ces circonstances tragiques, vivement dénoncées, plonge tous ceux qui l'ont connu, dans une profonde affliction.
