MM. Foued Mebazaa, président de la République par intérim et Mohamed Ghannouchi, Premier ministre du gouvernement provisoire ont reçu, successivement, samedi en début d'après midi, M. Bertrand Delanoë, Maire de Paris, actuellement en visite en Tunisie. A l'issue de ces entrevues, M. Delanoë a déclaré que sa visite en Tunisie est "un peu particulière, dans la mesure où la révolution tunisienne a suscité l'admiration du peuple français, et moi, qui suis à la fois français et tunisien, ça fait une double admiration". Il a relevé l'importance qu'il y a à rencontrer M. Mebazaa qui "pendant ces quelques mois, assure l'intérim, afin que la Tunisie puisse faire cette transition, pour connaître la démocratie et pour que les Tunisiens eux mêmes puissent choisir leurs dirigeants en toute liberté". M. Delanoë a, également, déclaré avoir discuté avec M. Ghannouchi, qu'il a qualifié "d'homme de devoir et de mission", qui a pour objectif, a-t-il fait remarquer, durant cette transition de redresser le pays et d'identifier les solutions idoines "aux problèmes de justice sociale, d'emploi et de répartition de richesses". Le Maire de Paris a ajouté que le Premier ministre lui a fait part de "l'état d'esprit" qui l'anime dans la conduite de cette transition, pour que la Tunisie parvienne à organiser une "élection démocratique", faisant part de la disposition de Paris à "apporter son soutien". En réponse à une question sur l'attitude de M. Boris Boillon, nouvel ambassadeur de France, jeudi, lors d'un point de presse avec des journalistes tunisiens, M. Bertrand Delanoë a fait observer qu'il souhaite de tout son coeur "que la France porte ses valeurs et qu'il y a plus important encore que le langage, il y a le sens des mots". Il a, par ailleurs, relevé l'importance d'établir "une relation entre les deux pays basée sur le respect, l'égalité, valeurs immuables de la France" , soulignant l'importance qu'il y a "dans notre comportement de Français d'être au côté du peuple tunisien, en soutenant la révolution et en étant porteurs des valeurs reçues de la République française, condition à même d'éviter toute incompréhension".
