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Tunisie, an 2 de la révolution ou la gestation compliquée de la démocratie
Publié dans Leaders le 05 - 03 - 2012

Il ya 15 mois comme tous les tunisiens confondus, j'avais découvert et ressenti pendant un moment l'immense joie d'embrasser la liberté et commencé à rêver d'un monde meilleur …Pour nos enfants, un monde ou notre particularité Tunisienne, ou « Tunisianité » pourrait enfin s'exprimer dans toute sa splendeur. Mais j'ai vite été rejoins par l'esprit cartésien et la lucidité qu'on acquiert bien malgré soi et qui peuvent gâcher nos rêves mais ces éléments sont oh combien bien utile à la réalisation de ces mêmes rêves. Donc l'euphorie passée, j'ai réalisé qu'on allait vite rentrer dans le vif du sujet, qui est la mise en place et l'apprentissage de la démocratie. Comme beaucoup de Tunisiens qui sont en dehors de la sphère politique mais plutôt dans la société civile, je me suis accroché au fervent espoir de voir naitre LE MODELE TUNISIEN de la démocratie.
Ce modèle étant en gestation dont la durée et l'issue reste encore indéterminées, Je voudrais partager avec vous quelques observations.
D'abord l'élément à l'origine de cette gestation a été d'emblée controversé; alors que certains parlent d'une fécondation naturelle dont la semence est la révolution sociale menée bravement par les Tunisiens ; d'autre prétendent que c'est plutôt une insémination artificielle fomenté in vitro dans quelques obscurs laboratoires étrangers. Etant un défenseur de la nature, je pencherai plutôt vers le modèle naturel mais le modèle artificiel est une vérité scientifique avérée et on connait la puissance de la méthode et le nombre de ses adeptes, donc il est difficile de l'écarter, rationnel oblige. Mais peut importe ou se situe la vérité parce que bien malin est celui qui pourra aujourd'hui, alors que la gestation est enclenchée, nous dire avec certitude à qui on doit cette gestation, ni à quoi va ressembler la progéniture. Il sera toujours temps, quand la Tunisie aura accouché de son modèle démocratique de savoir qui en est le père biologique. Et puis les juifs ne disent-ils pas à juste titre qu'on ne peut être toujours sûr que de la mère. Et la bonne mère ici est bien la Tunisie, là il n'ya pas d'erreur.
Le deuxième élément et peut-être le plus grave, C'est la présence évidente d'avorteurs [abortionists] très actifs qui prétendent que la Tunisie n'a pas besoin d'enfanter sa propre démocratie et que l'adoption est la meilleure solution et ils essayent de nous fourguer soit des modèles étrangers périmés et obsolètes soit des résidus de fausses couches démocratiques pour qu'on en fasse une descendance à leur image et selon leurs convictions. Ces avorteurs sont de deux types. Il ya d'un coté ceux qui veulent qu'on adopte une « non démocratie », une sorte de "spin off" radical de l'islam, un modèle qui a germé dans d'obscures têtes salafistes dans des contrées encore plus obscures. Ce modèle n'est rien d'autre qu'une déformation criminelle de l'islam pour servir des desseins que même les sciences psychologiques les plus avancées ne peuvent déchiffrer. Ces énergumènes font fi du fait que la Tunisie a compté parmi ces enfants les plus fins des érudits; de l'islam de l'imam Sohnoun jusqu'à Tahar Ben Achour et Habib Belkhoja pour ne citer que ceux-là. Je rappellerai quand même au passage que le mouvement salafiste est relativement récent puisque le terme salafiste a été utilisé pour la première fois il ya à peine cent ans par les partisans de Mohamed Abdou, l'élève de Jamal Edin Al-Afghani. Ce genre de pensée ésotérique est né de quelques penseurs comme Le Kurde Ibnou Taymiah, Ibnou Al-Qayim et Ibnou Abelwahab qui sont certainement les plus controversés de l'histoire des penseurs de l'islam et ce même de la part de l'Imam Al Ghazali, celui qui a dit "Je crains la foi de l'ignorant parce que c'est de l'ignorance qui s'est transformée en foi, comme je crains la Takwa [piété] de l'incapable parce que c'est de l'incapacité qui s'est transformée en Takwa". Force est de constater que ce type d'avorteurs voudrait imposer un modèle si étrange que leur projet seraient aussi profitable au pays que les Loukoums à un diabétique. A ces illuminés, je dirai : essayez de savoir pourquoi le dialecte tunisien est ce qu'il est? Etudier la démarche qui a abouti au fameux acte de mariage kairouanais et essayez de comprendre comment tout en étant d'excellents musulmans on a pu arriver au code du statut personnel ? La vérité est du domaine de la raison, mais la meilleure des vérités est celle compatible avec la raison et la vie. Et dieu est raison et vie. Enfin, si, par miracle, vous arrivez à imposer votre modèle, vous n'apporterez que la désolation et le malheur, car, avec vous, le pays ne connaîtra jamais la paix et encore moins vous. L'islam est beaucoup plus noble et beaucoup plus subtil, c'est la forme suprême de la spiritualité et vous l'avez déjà assez dégradé.
Le deuxième type d'avorteurs est constitué par certains enfants de la Tunisie qui ont décidé unilatéralement et ce depuis l'indépendance du pays que ce sont les seuls enfants légitimes du pays, un groupe d'enfants uniques, d'enfants prodiges en quelque sorte qui méprisent leur fratrie. Ils ont d'abord essayé d'imposer à leur mère patrie une démocratie à la romaine donc valable que dans la cité, qu'ils ont vite transformé en démocratie familiale mafieuse, une forme à l'opposé de notre culture et nos mœurs. Ces pro illuminatistes n'ont pour argument que le mépris qu'ils essaient de cacher derrière des vitrines de fausse sympathie et de bonne foi machiavélique.Ce groupe est aussi hétérogène au niveau de la médiocrité de l'esprit. Certains se prétendent Tunisiens mais leur référentiel est ailleurs dans d'autres cultures, que leurs esprits faibles ont totalement adopté sans le moindre effort de réflexion. Ce sont des esprits formatés, ils croient réfléchir mais ne dépassent jamais le cadre intellectuel qui leur a été imparti. Ils ignorent tout des particularités historiques et sociales du pays. Quant aux autres leur seul et unique référentiel c'est le modèle mafieux, Ce sont des criminels par essence dont le seul moteur est le gain facile et la "familia". Le modèle démocratique qu'ils veulent nous imposer est aussi agréable qu'une grippe carabinée au plein mois d'aout.
Tous ce beau monde est en effet très actif et dépense sans compter énergie et argent pour faire avorter la démocratie naturelle qui est en gestation dans le pays avec l'objectif de mettre à sa place une progéniture à leur image qu'ils appelleront démocratie. Leur stratégie c'est de privilégier les rapports de force et leurs méthodes, les seules qu'ils connaissent sont le mensonge, la corruption, la manipulation, l'intimidation, la magouille; en somme toutes les formes de vilainies.
On serait donc entre le marteau et l'enclûme me diriez-vous, je répondrai, peut être pas, parce que il ya une issue à cette polarisation dans laquelle on entraîne de fait le pays. En effet il reste d'un coté la famille tunisienne la plus grande en nombre, celle qui par un devoir de décence et respect des valeurs mais certainement à tort, se tait. Ce sont les vrais tunisiens ceux qui s'identifient aux pays et à rien d'autres, ceux qui savent que la "Tunisianité" s'est forgée après des siècles d'évolution sociale et culturelle. Ce sont ceux et celles qui vivent et veulent vivre dans ce modèle qui s'est développé naturellement à travers les âges.
Malheureusement ce modèle intégrateur n'est pas compris et rejeté par les groupes cités plus haut alors qu'il est le seul référentiel qui puisse garantir la naissance d'une vrai démocratie tunisienne. C'est le principe d'équilibre, de l'homéostasie, une loi universelle qui fait que les choses tendent vers un équilibre naturel adapté à l'espace et au temps et sur lequel il est très dangereux d'agir en créant une nouvelle situation artificielle comme celle préconisée par les groupes d'anti "Tunisianité".
Et puis, d'un autre côté, il ya le fameux troisième élément : Ce sont les accoucheurs élus, ceux que la Tunisie a choisi pour être à son chevet dans cette phase de gestation, ceux qui sont officiellement censés veiller sur elle pour qu'elle accouche dans les meilleurs délais et dans les meilleures conditions de notre modèle démocratique. Ces accoucheurs sont au nombre de trois [plutôt un principal et deux assesseurs] et on s'était félicité d'une certaine manière qu'ils soient là, bien que leur compétence en la matière n'a jamais été établie mais leur parcours plaidaient en leur faveur, de plus, ils sont légitimes puisque choisis par plus de 50% de la grande famille tunisienne qui a répondu à l'appel des urnes. Ces accoucheurs sont sensés apporter la solution aux problèmes de la gestation démocratique. Mais voila au lieu de les voir jours et nuits au chevet de leur protégée pour répondre à toutes ses exigences, on les sent en retrait, on dirait qu'ils essayent de prendre de la hauteur alors que les problèmes pour lesquels on a fait appel à eux demandent une attention immédiate. Nos chers accoucheurs ne semblent pas vraiment se préoccuper du bien-être de la future maman ou du moins, c'est ce qu'ils laissent paraitre et pour cause. Première surprise ou déception, la constitution de leur équipe de travail, puis les voilà qui flirtent tantôt avec un groupe d'avorteurs tantôt avec l'autre. De plus, les avorteurs de tout bord sont libres de tous leurs faits et gestes. On dirait qu'ils jouissent tacitement d'une forme d'immunité de la part de nos accoucheurs pour des raisons que dieu seul sait. Mais comme ils prétendent agir selon les préceptes de dieu, ils devraient donc connaitre ces raisons, mais comme pour nous les voies du seigneur doivent rester impénétrables, force est de constater qu'on ne peut que deviner ces raisons. En fait, ils nous disent que c'est au nom de notre démocratie future ; mais la on perçoit une insulte à notre intelligence, on conclue alors à juste titre, qu'il ya soit démagogie soit une confusion entre bonne gouvernance et laxisme ou alors simplement incapacité. Ainsi ils laissent une bonne marge de doutes s'installer parce que les tunisiens libres savent qu'elle démocratie ils attendent. Mais au lieu d'unifier on orchestre savamment une bonne crise de confiance. Bref nos spécialistes ne semblent pas faire le boulot pour lequel ils ont été appelés, comme il se doit. Pire même, ils commettent des bévues qui témoignent soit de carences professionnelles soit d'un laisser aller étudié. En effet, si on regarde bien on voit qu'ils cultivent le paradoxe, d'une part ils invitent ou permettent à un rebouteux comme le Professeur Ghanim de venir prodiguer sa science à leur patiente, d'autre part ils nous prodiguent des discours pro laïque qui contrastent drôlement avec les faits sur terrain. On est donc en droit de se demander quel sont les vrais objectifs et les raisons de cette façon de faire. Ainsi l'analyse s'impose et tous les scénarios deviennent plausibles. Mais une chose semble certaine nos accoucheurs se soucient beaucoup de leur image extérieure et multiplient les contacts tout azimuts pour promouvoir leur statut d'élus légitimes comme si le choix par les urnes ne leur suffisait pas. Serait-il dans la confidence qu'il aurait un géniteur exogène de notre démocratie ? Dans ce cas, il y aurait un sens à leurs actions qui serait motivées par le fait de vouloir donner les assurances nécessaires au futur papa(s) de notre démocratie, qu'ils sont les seuls pros qui sont à même d'accoucher le bébé à son terme et de l'élever et qu'il faut les laisser faire. Ou alors ils savent pertinemment que le géniteur n'est autre que le peuple Tunisien et dans ce cas de figure ils ont leur propre idée sur comment devrait être la démocratie tunisienne, idée qu'ils ne partagent pas avec les Tunisiens. Ils nous disent qu'après tout on peut attendre pour savoir à quoi ressemblera le bébé; mais une chose est sure Ils le BAPTISERONT DEMOCRATIE. Vous conviendrez que si on est oblige d'adopter le "wait and see", on court un certain risque voir même un risque certain?
Je préfère m'arrêter ici parce que je sens que vous allez me dire, La on a un problème, et je vous répondrai on a des PROBLEMES.
Il est clair que les solutions il n'y en a pas des masses. On peut toujours espérer que toutes les parties actives prennent conscience de la gravité de leur actes et des responsabilités historiques et morales auxquelles elles font face ; qu'elles sortent de leur cocons idéologiques, abandonnent les stratégies de rapports de force et se mettent à bâtir rapidement la démocratie tunisienne. Il faut cependant être intransigeant pour exclure les criminels et les bannir à jamais de la vie publique à défaut de les mettre la ou ils doivent normalement être cad en prison. L'action peut être menée au sein de l'assemblée constitutionnelle. On peut par exemple demander à chaque membre de rédiger une profession de foi dans laquelle il s'engage solennellement devant le peuple qui l'as élu à respecter l'intérêt général et de ne pas tenir compte des idéologies véhiculés par son parti et de se mettre au dessus des petits calculs politiques. Après tout c'est eux qui font les parties politiques et ce n'est pas le parti qui les faits et ils doivent revendiquer leur "Tunisianité" avant tout. Il faut que l'assemblée nationale acquière la mentalité d'un jury populaire car c'est le peuple tunisien qui les a mis au poste de commande. Il faut aussi qu'ils n'aient pour seul référentiel que la sagesse et la raison et pour seule inspiration l'histoire et les intérêts suprêmes de notre pays. Il faut qu'ils agissent en tant que tels pour fabriquer le berceau de la démocratie: la constitution.
Par ailleurs, il est impératif que les Tunisiens silencieux qui détiennent les clés pour résoudre tous les problèmes, sortent de leur mutisme, s'organisent et participent activement à la naissance du modèle démocratique Tunisien.
Maintenant et loin de toute métaphore, on peut se demander si ce que vit la Tunisie n'est autre que la SIMPLE CONFUSION qu'on observe généralement en période post-révolutionnaire. Néanmoins, même si on considère normale la confusion qui règne suite aux révolutions populaires, il ya toujours des choix qui doivent être faits, des choix qui vont déterminer les décennies à suivre et le devenir de plusieurs générations.Ces choix sont généralement cornéliens et à l'observation de son paysage politique et social actuel, la Tunisie ne fait pas exception.
Que peut-on préconiser de différent sinon que pour développer sa démocratie, la Tunisie doit s'introvertir un peu, jeter un regard juste au fond d'elle-même, pendant un moment pour pouvoir bien mesurer l'étendue de son histoire, prendre une meilleure conscience de sa position géographique, bien comprendre sa composition sociale présente et anticipée, mieux évaluer ses ressources naturelle et humaines présentes et futures, comprendre ses valeurs spirituelles et les projeter dans le temps et dans l'espace. Si on peut rapidement réaliser cet exercice, on réalisera aisément qu'aucun modèle social ou économique qu'elle que soit son origine et les valeurs sur lesquels il se base ne peut être importé aveuglement en Tunisie et que nous somme un peuple privilégié qui n'est pas PLURICULTUREL mais qui a une seule et unique culture PLURIELLE. Cette culture, si on peut la sortir de l'ombre, sera certainement supérieure à toute les cultures parce qu'elle intègre ce qu'il ya de mieux dans toute les cultures humaines.
Je vous mets au défi de trouver quelqu'un qui connaisse aussi bien tous les prophètes d'Abraham à Mohamed [ASWS]. Quelqu'un qui écoute du Shubert ou du Chopin entre la prière du Maghreb et du Achaa, qui se délecte AUTANT à l'écoute de la voix d'oum Khalthoum chantant Roubaiet Al Khayam ou Al Atlal que de la voix d'un Baryton ou d'une soprano ou de la voix de Abdelbasset recitant sourat Arrahman ou sourat Ashams. Quelqu'un qui a 50 et qui a dans sa bibliothèque musicale, les CD d'Akhenaton, Dylan, Stan Getz, Bach, les Rollings Stones avec Abdelwahab, Saliha, Oulaya et Habouba à côté d'une psalmodie des 60 chapitres du coran. Quelqu'un qui vous parlera aussi naturellement des moaalakats, d'Antar et Abla, d'AbouNawas, de Chebbi ou de Qabbani, de Shakespeare, de Baudelaire, de Neruda, de Montesquieu de Zola ou de Tolstoi. Quelqu'un qui évoquera avec une passion critique Homère, Alexandre le grand, Salaheddin, Louis XIV, la reine Victoria, Hitler et Mussolini, Marx et Lénine, Le che, Les Kennedy et les Bush, Nasser et Bourguiba.
Quelqu'un à qui si on propose de légaliser la polygamie et l'herbe les refusera [la je m'avance un peu trop je crois].
Dans tous les cas, si ce quelqu'un n'est pas un Tunisien ou une Tunisienne ou au moins d'un parent tunisien, alors la et seulement la je vous dirai que la "Tunisianité" n'existe pas.
La voie de notre démocratie est un vrai oxymoron, elle est aussi simple que difficile. Il faut se focaliser en priorité sur ce dont tous les Tunisiens ont besoin, leurs dénominateurs communs qui sont : Une vie digne où chacun jouit de ses droits et remplit ses devoirs de citoyen, une justice libre, souveraine et responsable qui soit contrôlée et qui rende des comptes, une économie à la mesure de nos ressources humaines et naturelles et qui soit en harmonie avec l'économie mondiale sans en être totalement tributaire. Une éducation efficace qui projette notre identitaire dans une trajectoire moderniste marquée par la raison, une société où la solidarité sera une pratique et non des slogans. Un exercice de la spiritualité qui nous débarrasse de la cupidité [greed] et qui permette l'épanouissement de l'individu en dehors de tout rapport de force ou de compétition stérile. L'horloge tourne et les Tunisiens doivent travailler sérieusement à mettre en place tous les mécanismes nécessaires pour que leur pays enfante sa propre démocratie qui ressemblera comme on l'espère ardemment, à la vrai Tunisie celle qu'on aime tant.


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