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D'autres 9 avril sont -hélas- à craindre ?
Publié dans Leaders le 16 - 04 - 2012

Etrange répétition de l'Histoire et parallélisme parfait des évènements entre deux dates cultes en Tunisie, celle de l'année 1937-38 et celle de 2011-12, et qui interpellent tous les Tunisiens et alertent l'opinion nationale et mondiale.
En 1936, tous les espoirs étaient permis pour le Néo-Destour Tunisien après la victoire du « Front Populaire Français » Cette révolution allait entraîner l'ouverture de pourparlers entre les deux parties pour plus de justice, de liberté, de démocratie et de dignité. Mais le gouvernement du socialiste Léon Blum n'a duré que 11 mois et ce fut la désillusion pour les Tunisiens. La répression allait être terrible à Gafsa, Sfax, Bizerte, et particulièrement à Tunis contre les syndicalistes, les journalistes, les militants laïcs et modernistes entre démocrates, communistes et destouriens ou simples manifestants. Elle est organisée par les forces d'occupations françaises entre armée, police, gendarmerie et la frange la plus réactionnaire des colons et ses miliciens pour briser dans l‘œuf les revendications et les rêves des Tunisiens . Le Bey, dirigeant virtuel de la Tunisie, n'avait aucun pouvoir réel. Il paradait et ne faisait que suivre les décisions du Résident Général, le véritable dirigeant du pays, Ceci est pourtant totalement contraire au Pacte du protectorat signé en 1881 au Bardo entre la France et la Tunisie.
Face à cette escalade, le Néo-Destour organise son deuxième congrès fin 1937 pour mettre sur pied un plan de résistance contre ces crimes. Mahmoud El Matri abandonne la présidence du parti à la frange dure et c'est H. Bourguiba qui lui succède. La répression allait se durcir dans les villes déjà citées où l'on relève martyrs et militants jetés en prison. Puis ce fut la journée du 9 avril 1938. En effet, face à l'injustice, tout Tunis se soulève et très vite des dizaines de morts et des centaines de blessés sont signalés partout dans les quartiers et l'onde de choc secoue l'ensemble du pays. Bourguiba allait rédiger un article de presse très célèbre et connu sous le titre de « LA RUPTURE ». Pour lui, face à la répression, c'est le point de non-retour. Il lui fallait relever le défi malgré la disproportion des forces. C'est « la victoire finale ou la défaite totale » insiste-t-il. Une sorte de « vaincre ou mourir ». Par la suite, militants et dirigeants destouriens, communistes, syndicalistes, journalistes ou simples manifestants sont jugés par des tribunaux militaires. Certains seront exécutés, d'autres seront mis dans les bagnes ou en prison en Tunisie ou en France, Bourguiba en premier lieu. L'état d'urgence est décrété et le bey ne pouvait que signer et cautionner le désastre uniquement pour se maintenir au poste.
Le même scénario semble se rejouer en ce triste jour du 9 avril 2012. Le 14 janvier 2011 la révolution populaire chasse le dictateur Ben Ali et sa clique corrompue. le peuple rêve de démocratie, de justice et de dignité. Mais, pratiquement 11 mois, après comme au temps de Léon Blum, la déception va pointer du nez. Des élections transparentes sont organisées pour la rédaction d'une nouvelle constitution digne d'un avenir meilleur et c'est la parti religieux de la Nahdha qui arrive en tête. Rapidement une troïka hors normes est mise en place. Elle regroupe les religieux islamistes et deux partis apparemment laïcs et du centre-gauche. Mais il était très clair que le véritable maître du pays est le chef religieux islamiste Cheikh Rachid Ghannouchi. Ses adorateurs le prennent pour le Messie
Comme pour le Pacte du Protectorat du Bardo de 1881, détourné de ses objectifs, la Troïka chasse le président provisoire de la république Fouad Mbazaa et le gouvernement provisoire aussi de Caïd Essebsi et prend le pouvoir tout en lui collant le mot « légitime », oubliant qu'elle n'a été élue que pour la rédaction de la nouvelle constitution. Elle se précipite pour former un gouvernement dominé outrageusement par les islamistes sortis des prisons ou revenus d'exil mais sans absolument aucune expérience. Et pour faire bonne figure, elle met en place un président provisoire dit laïc en la personne de Moncef Marzouki tout en lui supprimant toute prérogative. Une sorte de Bey version république ! Le président du gouvernement Hamadi Jebali avec à son passif 20 ans de prison devient le chef d'orchestre du maestro Cheikh Ghannouchi qui rêve d'islamiser la Tunisie.
Pour appliquer son programme islamiste, la Nahdha ne va plus utiliser son double langage mais le double du double. Un quadruple langage à servir chaudement. Le premier est offert aux Américains et aux Européens qui passent du stade de Satan et de mécréants au stade d'alliés, leur jurant qu'elle n'appliquera qu'un islamisme modéré à la turque. La pilule est bonne à digérer pour financer l'entreprise. Le deuxième langage est récité aux frères de cœur et de conviction religieuse des pays du Golfe, Qatar et Arabie Saoudite en tête, leur demandant de patienter juste un peu pour une application intégrale de la charia Wahhabite. Le troisième langage est offert à sa base entre islamistes et salafistes leur faisant avaler des couleuvres de différentes tailles tout leur promettant de mater les infidèles et leur permettant d'y participer là où le devoir les appelle. Le quatrième langage est balancé sur la tête de tous les opposants, traités de mécréants, d'ennemis de la révolution (sic), de vendus à l'Occident impie et à la Francophonie et de traitres, fidèles à l'ancien régime de Ben Ali et surtout du satanique Bourguiba, le principal ennemi de Ghannouchi et de tous les salafistes et islamistes de la planète morts ou vivants. C'est par lui que le scandale est arrivé et la Tunisie arabe et musulmane depuis toujours (sic) a été vendue aux mécréants. Les ennemis de la Nahdha mais aussi du président provisoire de la république sont bien sûr les démocrates, les laïcs, les modernistes, les syndicalistes, les journalistes, les ONG de la société civile, les partis politique de l'opposition, toutes tendances confondues, les sit-ineurs ou les simples manifestants.
Mais, très vite, la politique appliquée par ces provisoires est un échec total sur tous les problèmes qui enfoncent le pays de jour en jour. Les nerfs s'échauffent et les agressions des salafistes et des islamistes sont signalés partout. Le flagrant échec de la Nahdha est pourtant expliqué par le cumul des erreurs faites par tous les régimes qui ont gouvernés le pays et par la cinquième colonne qui regroupe l'immense majorité du peuple. Et pour la mettre au pas, les ministres nahdhaouis sont mobilisés pour mettre en place leurs cadres dont l'inefficacité est légendaire, dans tous les postes de gouvernance. Les choses n'ont fait qu'empirer. Du coup, le ministre de l'intérieur de la Nahdha que certains journalistes ont désigné hâtivement comme un véritable homme d'état, étale ses cartes en laissant les salafistes commettre tous les crimes punissables par la loi sans poursuites judicaires car considérés comme les enfants de Ghannouchi qui « lui rappellent sa jeunesse ». Par contre la répression sera terrible dès le mois de mars contre l'opposition. Passent à la trappe, les hommes de théâtre venus pour fêter la journée mondiale du Théâtre. On leur colle une autre manifestation des salafistes qui vont appeler à tuer les juifs, les bourguibistes et Caïd Essebsi l'ancien premier ministre. Cet incident programmé allait permettre alors au ministre Nahdaoui de l'intérieur d'interdire toute manifestation dans l'avenue Bourguiba oubliant qu'elle est le symbole de la victoire de tous les Tunisiens contre la dictature. Puis arrive le massacre des blessés et des familles des martyrs de la révolution manifestant pour leurs droits toujours ignorés ou encore les chômeurs diplômés dont la situation ne fait qu‘empirer. La société civile, les partis politiques et le peuple sont choqués par cette politique de deux poids, deux mesures et par la sauvagerie de la police contre ses pauvres bougres. et se mobilisent partout dans le pays. Arrive alors la fameuse journée du 9 avril pour commémorer la fête des martyrs du 9 avril 1938. Rarement, la ville de Tunis n'avait connu une telle fureur sanguinaire. Des centaines de policiers, de BOP et des miliciens appelés pour les seconder vont s'acharner sur des manifestants pacifiques tabassant à l'aveuglette vieux, enfants, femmes, jeunes, journalistes, syndicalistes, responsables politiques et élus du peuple. Des matraques, des bâtons sont de mise et un déluge de bombes lacrymogènes va noyer toutes les rues avoisinantes à l'avenue Bourguiba et des poursuites dans les cafés les rues et ruelles avec tabassage des fuyards et des passants laissant des centaines de blessés dont plusieurs seront hospitalisés et ou arrêtés pour « troubles et agressions contre les forces de l'ordre » (sic). Contre toute évidence, contre les photos, les vidéos tournées et passées en boucle dans les sites sociaux et les télévisions du monde, le ministre de l'intérieur accuse les manifestants de sauvagerie. Puis, le soir, cerise sur le gâteau, le président provisoire de la république soutient la répression et accuse les forces du mal de chercher à le chasser et à faire tomber le gouvernement. Comme en avril 1938.
L'onde de choc va se propager dans tout le pays. La fureur est à son paroxysme. Des villes entières décrètent la grève générale et la désobéissance civile, des élèves et des étudiants se mobilisent comme l'ensemble de la classe politique de l'opposition, les syndicats et les ONG. « Plus rien ne sera comme avant » est un constat fort simple à faire. Et si le ministre de l'intérieur recule et annule sa décision provocatrice d'interdire les manifestations dans l'avenue Bourguiba, il ajoute une drôle d'exigence. Les manifestants doivent être pacifiques. Il suffirait d'envoyer quelques infiltrés islamistes ou salafistes parmi eux pour agresser la police…comme à chaque manifestation des modernistes pour que la machine répressive s'emballe de nouveau. Voilà pourquoi l'article de Bourguiba écrit juste après le 9 avril 1938 « LA RUPTURE » ne cesse de m'interpeller. Croire que la Nahdha va laisser passer les choses et jouer le jeu de la démocratie pour l'alternance du pouvoir est un pur fantasme et elle fera tout pour se maintenir, s'y attèle et le clame d'ailleurs partout. Mais le peuple ne se laissera pas faire. D'autres 9 avril sont hélas à craindre. Ghannouchi n'en démordra pas car il se croit chargé d'une mission divine. Effacer toute trace de Bourguiba qu'il traite de sioniste (sic) de traitre à la nation arabe et de mécréant qui a souillé l'islam, oubliant que la Tunisie est restée musulmane et applique le rite malékite depuis des siècles grâce à des théologiens éclairés et hautement formés. C'est-à-dire cet islam des Lumières, modéré, tolérant et laïc comme l'enseigne le Coran ou la Sunna et comme appliqué par le prophète et non pas cet Islam des Ténèbres des salafistes toutes tendances confondues que les fanatiques des pays du Golfe rêvent d'étendre malgré le désastre qui dure depuis plus de mille ans. Cette guerre de religion à l'intérieur de l'islam, introduite chez nous par ces tristes prédicateurs, est une nouveauté en Tunisie par la grâce de Ghannouchi et de ses alliés Occidentaux et Orientaux à la fois. Face à cette sinistre comédie, « LA RUPTURE » sera-t-elle de mode ? Osons espérer que cela ne se produise pas, mais ce ne sera nullement à écarter. Ill nous faut tout simplement résister. CHICHE !


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