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Mehdi Ben Gharbia, l'alto
Publié dans Leaders le 18 - 08 - 2012

A quelques hasards près, il aurait siégé parmi les rangs d'Ennahdha au Bardo, lui l'ancien détenu islamiste. Mehdi Ben Gharbia est un élu atypique. La Tunisie a peut-être perdu un grand médecin qu'il serait devenu, mais gagné au change un élu très percutant, doublé d'un redoutable président de club sportif, le CAB. A 39 ans (qu'il vient de boucler le 19 juin dernier), Mehdi aligne un parcours non exempt de souffrances. Cinq ans et 4 mois de sa plus belle jeunesse passés derrière les barreaux, condamné dans un procès pour appartenance au mouvement islamiste Ennahdha. C'était en 1991, alors qu'il était en 3e année médecine. Comme beaucoup de jeunes, il avait été enthousiasmé, alors lycéen à Bizerte, par les prêches et adhéré au mouvement. Puis, avec les études en médecine et le peu de temps libre qu'il lui restait, il a fini par réduire ses activités et prendre ses distances avec l'Organisation.
Au moment où il s'y attendait le moins, l'arrestation d'un ancien «frère» passé aux aveux fera tomber tout le groupe, y compris les anciens, pourtant en retrait. Mehdi écopera de 7 ans et 9 mois de prison et commencera alors, à 28 ans, sa tournée des établissements pénitentiaires de Tunisie. Il y retrouvera nombre de grands dirigeants d'Ennahdha et se souvient encore des longues discussions qu'il avait eues avec Zied Daoulatli, rencontré à la prison de Kasserine, et bien d'autres.
Libéré en 1999, il sera empêché de reprendre ses études médicales, ce qui le résoudra à créer son entreprise. Son père, spécialiste du fret à Tunisair, l'encouragera à se lancer dans le domaine, ce qu'il fera avec des partenaires. Le reste de son temps, il le consacrera à son grand amour, le CAB. Mais, la politique continuera à le poursuivre. La révolution vient l'y replonger.
Le PDP prendra contact avec lui, connaissant sa popularité à Bizerte, pour lui proposer d'être sa tête de liste aux élections du 23 octobre. La proposition ne le séduisait pas beaucoup n'était-ce le défi qu'on disait qu'il était le seul à relever: barrer la route, ne serait-ce que partiellement, à un raz-de-marée d'Ennahdha. Là, l'enjeu commençait à l'enthousiasmer. Il finira par accepter et se retrouvera au Bardo.
L'enfant rebelle qui n'accepte pas facilement les dogmes et la discipline des grands partis gardera toujours son sens de l'indépendance. Lorsque le PDP décidera de fusionner avec Afek Tounès et d'autres partis pour former le Parti républicain, il éprouvait déjà des difficultés à s'inscrire béatement dans cette nouvelle mouvance. Le jour même de la création du nouveau parti le 8 janvier 2012 à El Kantaoui, il menait déjà la fronde avec Mohamed Hamdi, Mahmoud Baroudi et d'autres, constituant un courant réformiste. C'est dire que sa gouaille ne s'exerce pas uniquement sous la coupole du Bardo, mais aussi à l'intérieur même de son parti d'origine.
Ce qui lui déplairait le plus au sein du PDP, puis du PR, en plus de certaines pratiques élitistes, confiera-t-il à Leaders, c'était cette approche confrontationniste avec Ennahdha. Lui qui a payé pour ce mouvement islamiste, avant de le quitter sans en recueillir le moindre dividende, estime que le contexte n'est plus à l'affrontement systématique, mais à des relations plus concertées, sans parti pris d'avance, dans le cadre d'un grand équilibrage du paysage politique. Evidemment, Mehdi Ben Gharbia ne craint rien de plus que la domination d'un parti majoritaire hégémonique. «A plus de 50% des voix, pour lui seul, dira-t-il, un parti représentera un vrai danger pour la transition démocratique et pour lui-même d'ailleurs». Membre du groupe parlementaire démocratique, il sera très actif tant lors des débats en séance plénière que dans les travaux en commission. Avec toujours la même verve. En séance plénière, il se lâche parfois, mais d'une manière qu'il prépare bien d'avance, calculant jusqu'où il peut aller, sans avoir à le regretter par la suite. Sa cible favorite est souvent le président de l'ANC, Mustapha Ben Jaafar, qui s'y prête par certaines de ses fausse manœuvres ou répliques parfois déplacées. Mehdi le prend au mot et monte au créneau, y mettant la forme qu'il faut.
Quand Ben Jaafar qualifie ses propos de ceux de footballeur, allusion directe au statut de président du CAB, Ben Gharbia le lui reprochera vertement. Ben Jaafar aggravera son cas en disant qu'il ne s'agit que d'une simple plaisanterie, ayant été lui-même footballeur durant sa jeunesse. En échec et mat, comme il s'y attendait, Mehdi lui répliquera fermement : «Mais nous ne sommes pas des copains pour échanger des plaisanteries de ce genre! » Les facebookeurs sont servis et le post se propagera sur les réseaux sociaux.
«En fait, confessera Ben Gharbia à Leaders, j'ai beaucoup d'estime pour Si Mustapha et je comprends bien sa situation mais je ne le laisserai jamais abuser de mon respect ».


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