Le mausolée de Saïda Manoubia à la Manouba a été la proie des flammes mardi à l'aube. La piste du crime intentionnel est privilégiée, cinq personnes cagoulées ayant été aperçues à proximité de l'édifice peu après le sinistre, selon les responsables de cette « zaouia » bien connue. Une source sécuritaire a indiqué qu'une une enquête était en cours pour faire la lumière sur cette affaire et identifier les éventuels coupables. Des témoins oculaires et des habitants du quartier ont confirmé l'agression qu'ils ont condamnée avec force. La sépulture de la sainte femme, des lustres et des Corans ont été la proie de l'incendie dont les causes restent inconnues. D'autres incendies portant les mêmes caractéristiques s'étaient produits dans diverses régions du pays, notamment à Mahdia et à Gabès et avaient été attribués à des activistes wahabistes. La dernière cible en date signalée était, il y a une semaine, la Zaouia de Sidi Bouhdida au Fahs, dans la région de Zaghouan. Saïda Manoubia est le nom d'une sainte femme tunisienne de la première moitié du 13e siècle, à laquelle la tradition populaire prête des pouvoirs surnaturels (Karamet). Sa dévotion, son érudition théologique et ses pouvoirs réputés miraculeux lui valurent, de son vivant et après sa mort un véritable culte. A sa mort, en 1252, elle est inhumée sur l'une des collines de Tunis où elle avait l'habitude d'aller prier. Deux zaouias lui sont dédiées, l'une à Tunis et l'autre à La Manouba.
