De notre envoyé spécial en Egypte Lotfi Ben Khélifa La 38ème édition du Festival international du film du Caire bat son plein. Après une ouverture en faste, le 15 novembre, à la grande salle de Dar Al Opéra, avec un grand hommage à l'âme du «magicien», l'acteur égyptien Mahmoud Abdelaziz disparu quelques jours avant le démarrage de ce grand rendez-vous cinématographique, les projections, toutes sections confondues, ont démarré. L'embarras du choix a été ainsi annoncé avec des centaines de films projetés dans les six lieux de l'Opéra, mais aussi au centre-ville, en l'occurrence pour cette année dans les trois salles de l' «Odéon» et les deux salles du cinéma «Karim». Le film d'ouverture était égyptien et en compétition. Il s'agissait de «Youm Lissittet» (Une journée dédiée aux femmes.) Produit et interprété par Ilhem Chahine, elle y est entourée par une pléiade d'autres actrices célèbres ou en puissance. Ce film est réalisé par Kamla Abou Zekri sur un scenario de Hanaa Attia. Un film de femmes ou pour les femmes? On pourrait bien le supposer. Car Ilham Chahine y règle encore une fois ses comptes et cette fois-ci en filigrane, avec les hommes fanatiques qui ne manifestent aucune considération pour la femme. Elle s'est déjà «éclatée» dans la rue et à la télévision lors du «règne» du président élu, mais déchu Mohamed Morsi pour dénoncer ses débordements qui ne pouvaient aller de pair avec le niveau intellectuel et progressiste atteint par l'Egypte. Dans un quartier populaire et modeste, plusieurs histoires se déroulent autour d'une piscine d'un centre de jeunesse. On y décide de consacrer une journée réservée aux femmes pour qu'elles puissent s'y régaler. Des histoires d'amour, d'amitié, de haine et de souffrance se lient, se délient et finissent en pointillée. Le film repose plutôt sur un scénario quelque peu éclaté, pour une fiction comique et tragique à la fois. On y rit et on s'y éclate drôlement. Certes, « Youm Lissittet » sort des sentiers battus d'une narration ronronnant et rabâchée, mais échoue dans le piège du rythme d'un feuilleton télévisé. Et cela est bien dommage. Retard La cérémonie d'ouverture a démarré avec une heure de retard après plusieurs contrôles (de métal) effectués sur trois portes d'entrée successives. Tout cela se passait sur un tapis rouge de bienvenue ! Mon œil ! Une incompatibilité énorme pour parer à tout danger. Mal placé ! L'auteur de ces lignes a été placé dans la grande salle de l'Opéra dans un lieu excentré afin de ne pouvoir rien voir de loin ou prendre de photos. Les organisateurs s'étaient certainement trompés d'invité, puisque d'autres spectateurs qui lui ressemblaient ont été bien placés aux premiers rangs ! Re-Retard ! La soirée d'ouverture ayant fini après la projection du film inaugural du festival, il était déjà prévu de rentrer tard à l'hôtel et de prendre le dîner à une heure exceptionnelle. Cette prévision était tombée à l'eau puisque le retard avait fait du retard ! On était rentrés à l'hôtel en un petit groupe, les autres personnes qui étaient présentes au départ avaient préféré ne plus attendre que le bus bouge et prendre des taxis. Arrivé à l'hôtel, l'auteur de ces lignes a attendu au moins vingt minutes pour être servi. Mais en vain. Les serveurs étaient débordés. Il a donc préféré quitter les lieux tout en restant à sec, car sur ce point-là, le festival était un peu trop organisé jusqu'à devenir le contraire !