Il marcha longtemps, dans l'une des rues de la capitale à la recherche d'un panier à ordures, afin de se débarrasser du paquet de cigarettes vide qu'il avait froissé dans la main. En vain, il a enfin trouvé à un moment donné au coin de la même rue un amoncellement de cartons contenant des tas de détritus. Et c'est là où il a jeté le paquet vide et écrasé dans un geste de soulagement, en pensant que c'était mieux que de l'avoir jeté par terre. Il continua son chemin et remarqua un bonhomme emmitouflé dans son imper qui faisait ses petits besoins derrière l'un des jolis platanes. A sa vue ce bonhomme était gêné et comme pour s'excuser il l'aborda en lui disant qu'il était malade des reins, et qu'il n'y avait pas de vespasiennes dans les parages, ajoutant que dans tous les cafés, les toilettes sont fermées à clé et que pour en faire usage il faut consommer. En fait, les vespasiennes ont été inventées par un empereur romains répondant au nom de Vespasien. C'était des toilettes publiques payantes. C'est lui qui rétorqua lorsque son fils lui fit remarquer que l'argent des vespasiennes sent mauvais : « l'argent n'a pas d'odeur mon fils ». Revenons à nos moutons et au bonhomme qui faisait ses petits besoins dans la rue, pour dire qu'en un sens il n'avait pas tort, car il a l'excuse d'être malade. Mais en général, il est très courant de voir des individus ivres se soulager la vessie dans la rue, sans se soucier des passants et sans aucune gêne. Ces mêmes personnes n'hésitent pas à agresser le premier qui intervient pour leur reprocher leur geste. Il y va également de la responsabilité de la municipalité tenue de veiller en principe à la propreté de la ville. En ce qui concerne le jet de papiers et autres détritus, il est nécessaire d'installer des paniers prêts à recevoir les déchets. En ce qui concerne les vespasiennes, il y en avait plusieurs dans la capitale mais elles ont disparu une à une. Il y a un laisser aller aussi bien de la part des citoyens que de la part des responsables municipaux. La citoyenneté est une qualité qui existe abstraction faite de l'attitude de chacun, mais le civisme oblige chacun de ne pas empiéter sur les droits des autres