Des révélations fracassantes, il n'y en a pas eu. Le contraire, bien évidemment en aurait étonné plus d'un. BCE était dans son rôle, tout simplement. L'on pourrait ajouter : ni plus, ni moins. Louvoyer, c'est un exercice de style où il excelle, sans d'ailleurs avoir à se forcer puisque le Président de la République, à qui on ne la conte pas, est aguerri plus qu'à son compte pour tout ce qui touche à la chose politique, tous étages confondus s'il en est, pour que quiconque puisse imaginer une seule seconde, qu'il est facile de le prendre en défaut, ou de le piéger au détour d'une conversation, où les questions essentielles,-outre les digressions qui sont parfois allées à vau-l'eau - étaient aussi prévisibles que les réponses. Forcément : puisque chacun, justement, était dans son rôle, et tout aussi empêtré, à sa mesure, dans ses mêmes obsessions, qui n'ont rien de personnel bien entendu, mais qui sont relatives aux préoccupations majeures de la Tunisie d'aujourd'hui. Celle qui ne s'est pas décidé encore, sur quel pied il convenait de danser. Sur la chaîne de télévision « El Hiwar Ettounssi », l'interview exclusive du chef de l'Etat n'aura pas éclairé plus que cela, la lanterne du citoyen-lambda qui continue à pédaler dans la semoule, pour ce qui concerne certaines affaires touchant à la souveraineté du pays, tout comme celles qui tournent autour de la fameuse « alliance », contre-nature, des partis Ennahdha et Nidâa. Lesquels donnent l'impression de « fricoter » ensemble, sur l'avenir du pays, dans ce qui ressemble à une purée de pois, lors-même que BCE persiste (et signe), dans la nuance, sur le fil du rasoir, histoire de ne pas trop s'avancer, ni trop se mouiller intégralement dans cette affaire, dont nul ne peut, pour le moment, augurer des (véritables) tenants et des « aboutissants. Pour autant, faut-il, en ce cas, jeter le bébé avec l'eau du bain ? Il est permis d'en douter, dans la mesure où, en apportant une réponse, sans équivoque à la question qui regarde le verdict final dans l'affaire de l'assassinat de Lotfi Naguedh, se disant choqué par l'issu du procès, Béji Caîd Essebsi aura tiré son épingle du jeu, en s'exprimant sur le même ton qui a fait qu'un jour, les tunisiens ont voté pour lui. Et pas seulement contre Ennahdha. Une posture, sur une question essentielle, qui redonne de l'espoir. Le reste...