Les nouvelles ne sont pas bonnes du tout. Et selon de nombreuses sources concordantes, ces nouvelles sont avérées, et vont conduire le pays droit dans un abîme dont personne ne peut prévoir le fond. Il semblerait, en effet, que la décision soit prise, depuis déjà une certaine période, et que sa mise en exécution est imminente. Il paraitrait que le président de la République, Béji Caïed Essebsi ait déjà tranché dans l'affaire, et qu'il va, incessamment, annoncer la « démission » du chef du gouvernement Habib Essid. Il paraitrait, même, selon les mêmes sources, que la question de son successeur est presque réglée, puisqu'il s'agirait d'un proche de Béji Caïed Essebsi, et le choix balance entre deux noms, celui de Youssef Chahed actuel ministre du développement local, et celui de Slim Azzabi, actuel chef de cabinet de la présidence. Ces deux messieurs ayant des liens de parenté avec BCE. Jusque là, rien de vraiment étonnant ni d'inattendu, seraient tentés de dire certains, vu qu'on avait à un certain moment évoqué, voire redouté, la volonté de Béji Caïed Essebsi d'accaparer le pouvoir au sein de sa famille, d'où le séisme qui avait ébranlé Nidaa Tounes à cause de la trop grande ambition, aux yeux de certains, de Caied Essebsi, le fils, qui voulait mettre la main sur « l'héritage » du père. Mais là où les choses se corsent et deviennent, à la limite, incompréhensibles, c'est quand on apprend la raison pour laquelle BCE avait décidé de se débarrasser de son chef du gouvernement actuel. Car il semblerait que le président soit « incommodé » par la présence au sein de l'équipe de Habib Essid d'Abderrahmen Bel Haj Ali, le directeur général de la sûreté nationale. Eh oui ! BCE en voudrait à Habib Essid car celui-ci tenait absolument à garder Abderrahmen Bek Haj Ali dans son équipe malgré les multiples demandes exprimées par BCE, pour le « dégager ». Donc, en d'autres termes, BCE va dégager Habib Essid parce que celui-ci ne voulait pas dégager le seul Homme de son équipe qui réussit dans son domaine. Car personne ne peut nier que, depuis son arrivée à la tête de l'appareil sécuritaire, Bel Haj Ali n'a pas cessé de multiplier les succès, surtout en matière de lutte contre le terrorisme, et que cette réussite a complètement métamorphosé la scène sociale du pays, et a changé la donne, générant un sentiment grandissant de retour de la sécurité dans le pays, et le début de la déconfiture des cellules terroristes qui tombaient les unes après les autres. Ce regain de sécurité commençait, à peine, à agir positivement sur l'environnement économique avec un début de stabilisation de la situation, en vue d'amorcer le virage de la reprise. Donc, voilà la situation telle qu'elle se présente. BCE va limoger son chef du gouvernement, très probablement, dès son retour du Qatar. Il va le remplacer par quelqu'un de novice et d'inexpérimenté, qu'il va, en plus, priver des services de son « Monsieur Sécurité ». Ce qui conduira, inéluctablement, le pays dans l'abîme et l'inconnu. Car, dans ces conditions, il sera difficile, pour ne pas dire impossible, de relever les défis sur les plans sécuritaire et économique. On serait tenté de se demander si le président n'est pas conscient de ce qu'il va opérer, ni des conséquences que cela allait avoir sur le pays. Mais on comprendrait mieux si on essayait de répondre à la question fatidique « à qui profitera le crime ? ». Car c'est bien d'un crime qu'il s'agit. Un crime envers le pays, et envers les tunisiens qui se trouveront condamnés à supporter les conséquences d'un certain « vote utile ». Et il est facile de comprendre que le crime profitera, inéluctablement à Ennahdha, qui aura, au bout de quelques mois réussi à anéantir son concurrent Nidaa Tounes, et démontré l'incapacité de l'équipe de BCE à gouverner. Et se sera, surtout, débarrassée de Abderrahmen Bel Haj Ali, qui faisait preuve, décidément, d'une efficacité redoutable à leurs yeux et qui commençait sérieusement à ébranler les colonnes de leur édifice. Et pendant ce temps, où on est obligé de supporter toute cette médiocrité, Ennahdha, elle, prétend entreprendre des modifications radicales de sa composition et de sa politique, et qu'elle est en train de se muer en un parti civil progressiste, tout en essayant de prendre ses distances du spectre des frères musulmans qui devient trop gênant à porter, conjoncture internationale oblige.