Dar Sebastian ne dort pas sur ses lauriers plutôt elle fourmille d'activités en ce mois de décembre en témoigne le concert de musique interprété samedi par la soprano Amel Hafsa, le ténor David Wilson et le pianiste Mehdi Trabelsi. Ces week-ends d'opéra de Hammamet, souligne, Moez Mrabet, directeur du Centre culturel international de Hammamet constituent un havre de musique classique et de musiques du monde en plein cœur de l'hiver. Les concerts sont de belles occasions pour favoriser les échanges, les rencontres et les découvertes musicales. C'est aussi un cadre qui permet des actions de sensibilisation à la musique lyrique et à l'écoute de belles voix de ténor, baryton soprano et mezzo-soprano. La soprano tunisienne Amel Hafsa et le ténor David Wilson ont interprété ce soir des airs extraits d'opéras et oratorios de Georg-Friedrich Haendel. Si le début du concert a été l'occasion pour l'ensemble et la chanteuse de prendre leur envol, le reste de la soirée fut marquée par une remarquable coordination entre la soprano, le ténor et le pianiste. Ce dernier accompagnait leur voix sans jamais les couvrir. Mehdi Trabelsi se révéla un partenaire attentif pour la soprano et le ténor un chef d'orchestre discret et efficace. La pétillante soprano Amel Hafsa a réussi, ce soir, à bercer le cœur de ses fans par ses chansons mélodieuses et à les entraîner vers des royaumes faits de rêves et d'aventures. Doté d'une voix douce et imposante, elle a enchanté le public avec ses rythmes, ses couleurs et surtout son swing. Sa voix domine aisément l'orchestre qui ne se contente pas d'être un simple accompagnement, ou elle se fait murmure d'une intense musicalité. Ses airs étaient l'occasion pour la soprano de montrer à la fois la virtuosité de sa voix, la pureté de son timbre cuivré et sa maîtrise parfaite des vocalises et des ornementations, tant dans « Almirena », « le port de Carthage ». Tout comme l'Anglais David Wilson qui vit la musique avec son corps. Il était aussi à l'aise avec « Caro moi ben » et « Ombra mai fut » et a su allier la vivacité et savoir-faire vocal. Sa présence scénique, ainsi que sa belle voix bien timbrée ont ébloui l'assistance. Un timbre de vrai ténor, une technique bien maîtrisée, qui permet les multiples inflexions et nuances exigées par l'art de la mélodie. Résultat : une soirée agréable et homogène de bout en bout. Pratiquement à chaque air, le duo Amel et David mettait toute son énergie et toute sa sensibilité. Il ne laissait personne indifférent lorsqu'il chantait : « musique sacrée » « son nata a lagrimar » « Comme le jour s'est glissé sur la nuit ». Quel bonheur que de goûter aussi au jeu du pianiste Mehdi Trabelsi , ses improvisations et ses notes. Il a donné de véritables moments de bonheur en écoutant « Passacaghlia » et « Carthage barbaresques » . Un vrai régal. Avec émotion, Amel Hafsa et David Wilson ont su mettre en valeur toute la richesse et la profondeur de leurs voix. Seul ou en duo, Amel a montré l'étendue de sa tessiture et de son talent de diva, tandis que David a surpris autant par sa voix chaude et envoûtante que par la difficulté des œuvres. Même les novices en la matière ont été séduits par ces artistes. Sous des applaudissements nourris, Le pianiste et les deux chanteurs ont ébloui un public enthousiasmé, venu découvrir l'univers merveilleux de ces artistes lyriques