L'assassinat de Mohamed Zouari à Sfax est le résultat d'un scénario méticuleusement mis au point. C'est ce qui ressort des divers recoupements des investigations effectuées. Il s'agit en effet d'un crime prémédité et minutieusement préparé depuis des mois. La mise en scène a commencé depuis le début de l'été, au mois de juin dernier, avec l'annonce du recrutement, par Internet interposé, d'un candidat pour les besoins d'une société de production télévisée de documentaires dans les pays arabes, dont la Tunisie. Une jeune Tunisienne s'était présentée et sa candidature a été retenue à l'issue d'une rencontre à Vienne, la capitale autrichienne L'homme chargé du recrutement l'a ensuite présentée à un second comparse, sensé être responsable de la société de production. Commence alors la deuxième phase de la mise en scène avec la couverture d'une manifestation d'engins aériens à Sminja, suivie par la suite d'une interview de la victime. En fait, il faudrait revenir en arrière pour préciser que les instigateurs de l'assassinat avaient mis en place deux scénarios. Le premier consistait à louer une maison à Sfax et à acquérir deux véhicules. Il faudrait préciser que des Tunisiens avaient répondu à la même annonce et qu'ils avaient été chargés de la location de la maison et de l'acquisition des deux véhicules .Mais devant les instructions précises du responsable de la prétendue chaîne de T.V. relatives tout aussi bien à la manière de garer les véhicules que de laisser les clés de contact aux utilisateurs éventuels qui viendraient les chercher, les Tunisiens ont fini par avoir des doutes. Les voitures étant inscrites sous leur nom, ordre leur fut donné de les revendre, de restituer l'argent au prétendu responsable et de rendre les clés de la maison louée à son propriétaire. Il y eut alors aussitôt recours à la femme tunisienne qui fut chargée par deux personnes étrangères dont l'une est d'origine arabe, de louer deux véhicules. Elle le fit par l'entremise de deux autres Tunisiens qui les conduisirent à Sfax avec remake du premier scénario. Les voitures ont été garées comme convenu et ordre fut donné à la jeune tunisienne de quitter le pays, ce qu'elle fit aussitôt. Mais cette dernière est finalement rentrée au pays après avoir été convaincue par les services de sécurité tunisiens sur les gros risques qu'elle encourt au vu des proportions et de la tournure prise par l'affaire. Aujourd'hui dix Tunisiens au total se trouvent en état d'arrestation et les investigations se poursuivent activement pour déterminer toutes les pistes éventuelles de cet imbroglio juridico-policier aux allures d'un roman d'espionnage M.HOSNI L'Interpol saisie La photo du belge d'origine marocaine, suspect impliqué dans l'affaire d'assassinat, a été envoyée à l'Organisation Internationale de police Criminelle (Interpol) pour l'arrêter, a indiqué hier , Mourad Turki, porte-parole des tribunaux de Sfax et substitut du procureur général près de la cour d'appel. L'enquête et les recherches menées dans cette affaire montrent que le belge d'origine marocaine recherché est le propriétaire d'une société de production opérant dans le secteur « culture et médias » où la journaliste et le journaliste photographe arrêtés dans cette affaire, travaillaient et avaient effectué auparavant une interview avec Mohamed Zouari, a précisé la même source. Il convient de rappeler que le nom de la journaliste arrêtée a été mentionné dans le contrat de location de deux véhicules saisis dans cette affaire d'assassinat. Selon Turki, les parties sécuritaires et judiciaires se penchent également sur des recherches relatives à une personne suisse soupçonnée de son implication dans cette affaire. S'agissant de la possibilité de remettre cette affaire au pôle judiciaire de lutte contre le terrorisme à la cour d'appel de Tunis, et le recours à la loi de lutte contre le terrorisme, Turki a précisé que cette décision relève des prérogatives du juge d'instruction au tribunal de première instance Sfax2.