L'Assemblée des représentants du peuple (ARP) a tenu, vendredi, une séance plénière extraordinaire, consacrée à l'assassinat de Mohamed Zouari, abattu le 16 décembre dernier par des services secrets étrangers, devant son domicile à Menzel Chaker (Sfax). La plénière s'est tenue à la demande de quatre blocs parlementaires (Nidaâ Tounès, le Front populaire, le Bloc démocratique et Ennahdha) et procédé à l'audition de MM. Hédi Mejdoub, ministre de l'Intérieur et Khemaïes Jhinaoui, ministre des Affaires étrangères. Après plus d'une heure de retard, seuls 123 députés ont enregistré leur présence. Dans leurs questions adressées aux ministres, les députés ont, pour la plupart, mis l'accent sur l'impératif de la criminalisation de la normalisation avec l'entité sioniste, qualifiant l'assassinat de Zouari d' « atteinte à la souveraineté nationale ». Certains intervenants ont critiqué « le démantèlement systématique de l'appareil sécuritaire et notamment des services de renseignements après la révolution ». D'autres se sont interrogés sur la concomitance de la démission du Directeur général de la Sûreté nationale, Abderrahmane Belhadj Ali, avec l'assassinat de Mohamed Zouari, survenu le même jour. Dans sa réponse, le ministre de l'Intérieur a notamment précisé que l'enquête sur cet assassinat est à un stade très avancé dans la mesure où les commanditaires étrangers du crime ont été identifiés. Le ministre a, par ailleurs, fait état de l'absence d'un cadre juridique qui organise les services de renseignements dans le pays, notant, également, le manque de moyens humains et matériels pour un système de renseignements extérieurs fiable. M. Hédi Mejdoub a assuré être prêt à engager un dialogue avec la commission de la sécurité et de la défense de l'ARP. Condamnant avec vigueur ce crime « abject et inadmissible », le ministre des Affaires étrangères a, de son côté, souligné que la Tunisie ne ménage aucun effort pour préserver la souveraineté nationale, notant que son département est déterminé à poursuivre en justice toute personne dont l'implication est avérée. Le ministre a indiqué que les services concernés ont entamé des contacts avec Interpol en vue de poursuivre les auteurs. Evoquant la normalisation avec l'entité sioniste, Jhinaoui a relevé que la question ne se pose même pas pour l'Etat tunisien, dans la mesure où la juste cause palestinienne demeure au cœur des priorités de la diplomatique tunisienne, son règlement équitable constituant une condition préalable sine qua non.