Selon l'indice de perception de la corruption 2016 de « Transparency International », la Tunisie a enregistré un progrès en matière de lutte contre la corruption et gagne une place par rapport au classement 2015. En effet, elle vient d'être classée 75ème sur 176 pays et 7ème au niveau des pays arabes. Sur une échelle allant de 0 à 100 du pays le plus corrompus au pays le moins corrompu, la Tunisie s'est vue attribué un score de 41 contre 38 une année auparavant. « Transparency International », l'ONG d'origine allemande ayant pour principale vocation la lutte contre la corruption des gouvernements et institutions gouvernementales a tiré la sonnette d'alarme pour attirer l'attention sur la corruption dans les pays arabes. 90% de ces pays ont marqué des scores en dessous de 50. « Malgré les changements politiques qui ont secoué la région arabe il y a six ans, l'espoir pour les pays arabes de lutter contre la corruption et de mettre fin à l'impunité n'a pas encore progressé. Au contraire, la majorité des pays arabes n'ont pas répondu à la volonté du peuple de construire des systèmes démocratiques permettant une plus grande transparence et responsabilité », souligne le rapport. Toutefois, il se trouve que la Tunisie a été considérée cette année comme étant la bonne élève de la région MENA puisqu'elle est parmi les rares pays qui ont légèrement amélioré l'indice de perception de la corruption en 2016. Un progrès expliqué par l'arsenal juridique récemment adopté. « Le pays a pris des mesures anti-corruption importantes l'an dernier, comme l'adoption de la loi sur l'accès à l'information, l'une des lois les plus progressistes de la région, et l'adoption d'une stratégie nationale de lutte contre la corruption. Le Parlement a également adopté une loi sur la Cour des comptes, qui permet au tribunal d'enquêter sur les affaires de Grande Corruption », ajoute la même source. Un long chemin reste tout de même à parcourir dans le domaine en Tunisie notamment en accélérant l'adoption de la loi sur la protection des dénonciateurs et l'enrichissement illicite. « Le système judiciaire tunisien devrait également progresser dans les affaires de corruption en cours », souligne la même source. Mettre fin à la corruption politique sous toutes ses formes Selon l'analyste de la région MENA Kinda Hattar : «pour que les pays arabes puissent s'améliorer, ils doivent veiller à ce que des systèmes efficaces et transparents de responsabilisation soient mis en place. Ils doivent mettre un terme à la corruption politique sous toutes ses formes. Les gouvernements devraient protéger la liberté d'expression et cesser de persécuter les activistes anti-corruption, les dénonciateurs et les organisations de la société civile. L'indépendance de la magistrature, ainsi que les organes de contrôle, doivent être respectés afin que les corrompus soient poursuivis et que les biens volés soient restitués. Tout cela ne peut être réalisé sans la volonté politique réelle et sérieuse des gouvernements à donner suite à leurs engagements.»