Organisé les 27 et 28 janvier sous le patronage du ministère des Finances, le Salon de la micro finance et de l'économie solidaire pour 2017 a connu, dès son ouverture, hier, au palais des congrès de Tunis, une affluence importante de la part des jeunes des deux sexes venus s'informer des procédures d'accès aux microcrédits et par la même occasion remplir des demandes d'obtention de microcrédits directement auprès des institutions et structures opérant en la matière. Il s'agit, à vrai dire, d'un Forum régional, à l'échelle euro-méditerranéenne. Outre les officiels et experts tunisiens, les représentants de certaines grandes banques et agences de développement et de coopération européennes participaient aux conférences et tables rondes programmées à l'occasion. Parmi les exposants figurent également des réseaux internationaux et régionaux spécialisés en microcrédits, aux côtés des institutions tunisiennes. D'après les données fournies, à cette occasion, l'intérêt des tunisiens à la micro finance et à l'économie solidaire s'accroit sans cesse. Actuellement, le marché est estimé entre 1,2 et 1,4 million de micro-entrepreneurs. Cependant, l'inclusion financière, c'est-à-dire l'accès de l'ensemble de la population aux services financiers de tous types : épargne, moyens de paiement, crédits, assurance, reste relativement limitée. 64% de la population de plus de 15 ans n'a pas accès ou fait une utilisation très limitée des services financiers. Le taux de l'inclusion financière se situerait en Tunisie à 36,6%. Au même moment, 30 à 40 % de la population adulte et plus de 50% des entreprises (soit entre 245 mille à 425 mille entreprises déclarées) n'ont pas ou ont peu d'accès aux services financiers traditionnels, c'est-à-dire les services fournis par les banques et les sociétés d'assurance. Aussi, parallèlement à leur objectif économique, la microfiance et l'économie solidaire ont-elles un objectif social consistant à ouvrir aux populations à faibles revenus l'accès aux services financiers, et notamment au crédit qu'elles ne peuvent pas obtenir auprès des institutions financières traditionnelles , notamment les banques, quoique en Tunisie il existe deux banques étatiques opérant dans le domaine des microcrédits , savoir la Banque tunisienne de solidarité (BTS) et la Banque de financement des petites et moyennes entreprises (BFPME). D'autres banques traditionnelles offrent également des microcrédits. Mais les services de la micro finance sont payés à leur prix réel aux bénéficiaires afin d'assurer la pérennité du secteur et lui permettre de demeurer au service de la population ciblée, sans avoir recours à des subventions pour éviter les aléas que cela comporte, comme la cessation des activités lorsque les subventions cessent.