L'inéluctable est arrivé mardi après-midi : Abdelaziz(Azzouz )Lasram nous quitte après une dure et longue épreuve avec la maladie. L'homme avait établi un rapport quasi fusionnel avec le Club Africain et a mérité de figurer parmi le gotha des grandes figures du football tunisien. Extraits de son portrait/ biographie publié dans Guide-foot 2005/06. « Le nom de Abdelaziz Lasram est pour le Club Africain et l'ensemble de la famille clubiste une référence et un repère de l'histoire. Il est une, sinon la figure emblématique du Club dont il a présidé aux destinées durant ses années les plus fastes, sans que cette présence au meilleur moment ne doive rien au hasard. Plus connu sous le prénom affectueux de Azzouz, il a été à l'origine de la transition opérée à deux reprises, au milieu des années soixante puis au tournant des années soixante-dix, et du saut de qualité réalisé par l'association à ces deux occasions. C'est lui qui a propulsé le club très haut pour en faire le principal animateur de la vie sportive en Tunisie. Né le 25 mars 1928 à Tunis, il doit s'installer à La Marsa dans le fief de ses oncles maternels à l''âge de trois ans. A l'insouciance de l'enfance succède la passion pour le football sous l'influence de son oncle Abdelmalek Ben achour qui lui fait découvrir le monde de la compétition dès l'âge de dix ans. » (...) « A vingt trois ans, il vit le deuxième grand tournant de sa vie : réussir ses études et s'intégrer dans la métropole tout en cherchant une substitution à sa occupation favorite, le football. Les nouvelles concernant son Club africain sont rares et rarement réjouissantes devant la mainmise du CSHL. » ( ...) « L'année 1963 déclenche le processus : Azzouz Lasram accède à la vice-présidence du CA à la faveur d'une notoriété ascendante, assistant ainsi Sala Aouij. Le CA profite de son apport et de l'éclosion de deux joueurs qui s'avéreront exceptionnels : Attouga et Chaïbi.le titre de champion couronne une saison remarquable. Azzouz Lasram peut alors retrouver la fierté de l'appartenance et l'ambition que procure la réussite. Son dynamisme le propulse à la tête du club et sa prmière saison lui offre la Coupe à défaut de conserver le titre. Paradoxalement, il est contraint à l'expatriation en revenat à Paris en tant que diplomate. » (...)« En 1970 il rentre à Tunis. Suite à la défaite du CA en coupe de Tunisie après quatre saisons de monopole, il se retrouve à nouveau porté à la présidence du CA suite à une AG extraordinaire. » ( ...) « La saison 1971-72 annonce le renouveau clubiste et la victoire en coupe est prometteuse après avoir mis en ballottage l'Etoile de Chétali en championnat ... En tant que PDG de la BNA, iI essaie d'imprégner les structures mentales au CA de la rigueur propre à la gestion financière. Ainsi le club s'organise et domine pendant deux saisons la compétition. » (...) « Dès 1980, l'ancien président se contente de prêter main forte à son club au sein du comité des sages. Il contribue au mieux de ses forces pour aider le CA à surmonter les crises cycliques. » (...) « Depuis une décennie Azzouz Lasram se contente de vivre en détachement du club constant que chaque période a ses objectifs, ses contraintes et ses hommes. » En un mot, Azzouz Lasram a été l'artisan du renouveau du Club Africain après l'indépendance. Au-delà d'un charisme que nul ne peut contester, c'est sa fibre sociale et sportive qui ont fait l'essentiel de sa réputation. Azzouz Lasram est un homme qui a réuni trois qualités majeures : la sincérité, la loyauté et la bienveillance. Sa générosité et sa disponibilité se sont chargées du reste. Dieu ait son âme.