Pour célébrer la Journée internationale de la Femme, le cinéma La Clef à Paris accueillera la projection de six court-métrages de réalisatrices tunisiennes ainsi qu'un hommage à Kalthoum Bornaz auquel participera Alia Baccar. Belles initiatives de promotion et de reconnaissance qui donnent davantage de visibilité au septième art tunisien en France... Avec beaucoup de constance et des programmes de grande qualité, les Rendez-vous du cinéma tunisien à Paris se poursuivent au cinéma La Clef. Une soirée exceptionnelle est programmée mardi 7 mars à 20h avec la projection de six court-métrages de cinéastes tunisiennes en leur présence. En outre, jeudi 9 mars à 19h une soirée sera organisée en hommage à Kalthoum Bornaz avec la projection de films et une présentation de son oeuvre. Six jeunes cinéastes tunisiennes Les cinéastes tunisiennes de la nouvelle génération seront à l'honneur avec leurs œuvres récentes, produites entre 2014 et 2016. Elles seront six à présenter leurs films et débattre avec le public. Ces cinéastes représentent les tendances actuelles du film court avec des documentaires, des fictions et aussi un film d'animation. "Profession de foi" de Nour Abichou est le plus récent des films qui seront présentés. Il s'agit de la première oeuvre de cette cinéaste. Elle y documente, à partir d'archives et d'entretiens, les rapports des Tunisiens à la croyance religieuse. Dans "Miel amer", Emna Najjar met en scène un duo improbable, formé de voisins de paliers. L'un demande à l'autre de lui donner refuge dans un film intimiste de douze minutes. "Visa de survie" de Nadia Rais est un film d'animation produit en 2014. En dix minutes, la réalisatrice qui est aussi l'un des fondateurs de l'Association tunisienne des dessins animés, met en scène un attentat terroriste loufoque annoncé à la télévision et déployé ensuite en grandeur "cartoon". Dans un autre registre, "Tabou" de Meriem Riveill et "La Brouette" de Sana Jaziri sont deux oeuvres de fiction dont la durée n'entame en rien la qualité technique et narrative. Dans "Tabou", Meriem Riveill met Leila, une jeune fille de dix-huit ans face à ses démons, surgis une nuit de Ramadan. En quinze minutes, elle parvient à dresser un personnage crédible et créer les conditions d'une introspection. Enfin, dans "La Brouette", Amine, un garçon de huit ans rêve de faire un cadeau à son père, un homme fourbu par la pauvreté et l'âge. Sana Jaziri dresse un tendre portrait de l'enfance et souligne écueils de la vie et drames du destin. Il est à noter que toutes les réalisatrices seront présentes pour cet événement organisé en célébration de la Journée internationale de la Femme. De plus, tous les films projetés sont inédits pour le public français. Reconnaissance à Kalthoum Bornaz Jeudi 9 mars, les Rendez-vous du cinéma tunisien se poursuivront avec un hommage à la réalisatrice disparue Kalthoum Bornaz. Un hommage lui sera rendu en présence de Alia Baccar, univesitaire et soeur de la défunte. A cette occasion, une présentation de l'oeuvre de Bornaz permettra au public de mesurer le parcours de cette cinéaste. En outre, deux court-métrages seront projetés. Kalthoum Bornaz est l'auteure de nombreux films parmi lesquels "Keswa", "Chtar Mhaba" et "Trois personnages en quête d'un théâtre" comptent parmi les oeuvres les plus représentatives. Disparue après un accident, cette cinéaste a fait l'objet de plusieurs hommages depuis son décès. Plusieurs autres actions sont à l'ordre du jour pour l'équipe de "Cinéma tunisien" qui publie un bulletin d'informations et représente le cinéma tunisien dans plusieurs espaces européens. En tout état de cause, cet événement exceptionnel qui allie cinéma et hommage aux femmes cinéastes donne le ton pour un mois de mars très actif qui comprendra également une présence au Festival international du film pour l'enfance et la jeunesse (FIFEJ) qui se tiendra à Sousse du 24 au 29 mars.