Au moins quarante personnes sont mortes et 120 autres ont été blessées dans un double attentat suicide survenu hier à Damas, près d'un cimetière de la capitale syrienne, rapportent deux chaînes pro-Damas, Al Mayadine et Al Manar. Les explosions se sont produites près de la vieille ville et visaient des cars transportant des pèlerins chiites vers le cimetière de Bab al Saghir, a précisé Al Manar, la chaîne du Hezbollah. La plupart des victimes sont irakiennes, a-t-elle dit. L'agence de presse officielle syrienne Sana a rapporté que "deux bombes terroristes" avaient explosé près du cimetière de Bab al Saghir, dans le quartier de Bab Masala, et fait un "certain nombre de martyrs". Le cimetière de Bab al Saghir est situé près d'une des sept portes de la vieille ville de Damas. La première attaque s'est produite à un arrêt de bus où des fidèles étaient arrivés avant de visiter le cimetière situé à proximité. La seconde attaque a eu lieu dix minutes plus tard faisant plusieurs victimes parmi les membres de la protection civile qui étaient venus porter secours aux personnes touchées par la première explosion. Les fidèles devaient se recueillir lors d'une réunion de prière dans le cimetière après avoir visité la mosquée de Sayyida Zeinab, la petite-fille du prophète Mohamet, située près de Damas. Cette mosquée et ce lieu saint sont vénérés par les fidèles chiites qui viennent du monde entier pour y accomplir un pèlerinage. Il est également un lieu visé par les terroristes de l'Etat islamique qui avaient commis un attentat à proximité en juin dernier. L'opposition demande le report de la réunion d'Astana Plusieurs groupes rebelles syriens ont demandé hier le report des discussions de paix sous l'égide de la Russie prévues la semaine prochaine à Astana au Kazakhstan afin d'avoir le temps d'évaluer les conditions de l'actuel cessez-le-feu. Dans un communiqué, les rebelles indiquent avoir reçu une invitation pour un troisième tour de table dans la capitale kazakhe mais estiment que cette réunion doit être reportée après la fin de la trêve actuelle. Les insurgés entendent vérifier que le gouvernement syrien et ses alliés respectent le nouvel arrêt des combats proposé du 7 au 20 mars. Les discussions à Astana doivent avoir lieu les 14 et 15 mars. "La poursuite des réunions est subordonnée à une évaluation des résultats du cessez-le-feu et à son respect", indiquent les terroristes syriens. Les insurgés affirment que les forces progouvernementales et les milices soutenues par l'Iran continuent de bombarder les zones tenues par l'opposition à Damas, Homs, Deraa et Idlib et se préparent à une offensive contre certains faubourgs de la capitale syrienne. Cela se passe "au vu et au su des garants russes", ajoute le communiqué précisant que des avions de l'armée russe bombardent également des zones civiles. La trêve du 7 au 20 mars a été décrétée par le ministère russe de la Défense et s'applique spécifiquement à la région de la Ghouta orientale près de Damas, zone rebelle qui demeure la cible d'attaques. La trêve ne concerne pas les groupes terroristes comme l'Etat islamique et l'ancien Front al Nosra, représentation d'Al Qaïda en Syrie.