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Nidaa est mort, vive Nidaa !
Publié dans Business News le 17 - 03 - 2017

Le parti de Béji Caïd Essebsi part en sucette. Ceci est indéniable. Vidé de nombreux cadres, dirigeants et fervents militants, Nidaa tente de se redonner vie en intégrant de nouveaux membres et en se rafistolant une nouvelle image. Une image et un projet qui n'ont rien à voir avec ceux, brandis à l'époque de sa création, et lors des élections qui ont fait de lui le parti majoritaire au parlement.


« Nidaa Tounes est mort et son âme habite un nouveau corps », déclare Borhène Bsaies fraîchement nommé chargé des affaires politiques de Nidaa. Un poste clé qui permettra au journaliste de faire jouer son influence et d'essayer de « donner un nouvel élan au parti ». S'exprimant hier soir sur Attessiâa et cette après-midi sur Mosaïque Fm, Borhène Bsaïes explique que les priorités de la Tunisie aujourd'hui ne sont plus les mêmes qu'en 2012, à l'époque des élections qui ont mené Nidaa au pouvoir. Le combat était idéologique, explique-t-il, les citoyens voulaient être rassurés quant au maintien de leur mode de vie. Aujourd'hui, ils ont des revendications plus économiques et demandent à ce que leur pouvoir d'achat, leur niveau de vie, etc. soient améliorés. « Pour ça, la Tunisie a besoin de tout le monde », dit-il.

Et du « beau monde » il y en aura dans cette nouvelle version de Nidaa. On parle de mener des pourparlers avec une quarantaine de personnalités nationales qui devront rejoindre les rangs de Hafedh Caïd Essebsi prochainement. Pour l'instant, on note le ralliement de Mohsen Hassen, Alifa Farouk, Ridha Bouajina, Samir Abdelli, Majdouline Cherni, Férid Béji et bien d'autres. Le parti serait également en train d'entreprendre des contacts en vue de faire intégrer plusieurs noms d'anciens cadres.
Mais on a beau étoffer les rangs d'un parti déserté par les siens, « Nidaa Tounes, dans sa version actuelle, est en train de mourir ». Borhène Bsaies le dit bien. « En l'absence d'un discours politique clair, il est normal que le parti meure. Dire ceci est en soi une nouvelle pensée politique. Le nouveau projet sera celui d'un mouvement politique national héritier du mouvement post-libération qui a été construit ces 60 dernières années. Ce mouvement représentera les Tunisiens qui adhèrent et acceptent ce qu'a été la Tunisie après la libération » a-t-il dit sur Mosaïque.

Pas facile d'y croire. Si ces nouvelles adhésions veulent prouver à l'opinion publique que le parti est encore capable de se remettre sur pied et de s'offrir une nouvelle vie, une vague de démissions pointe son nez. Elle touche des membres qui représentaient un poids au sein du parti et qui s'y sont investis depuis ses débuts.
Sur la toile, hier, après le scandale suscité par l'éviction de Leila Chettaoui, désignée comme la coupable idéale dans la récente fuite des enregistrements de réunions du parti, plusieurs membres publient des photos de leurs cartes d'adhérent en plusieurs morceaux.
Parmi eux, plusieurs avaient participé à la campagne présidentielle de 2014 et ont milité fort pour que Béji Caïd Essebsi accède au Palais de Carthage. Ils ont donné leur temps, mais aussi investi leur argent, pour que leur candidat réussisse, dans une sorte de soutien presqu'aveugle. Ils le paient cher aujourd'hui. Ils ont été, non seulement, totalement isolés de Béji Caïd Essebsi et de la présidence de la République, mais aussi plus que jamais désillusionnés face à la tournure prise par leur parti.
Parmi ceux qui ne voulaient pas que leurs critiques et réclamations finissent par remonter au président, Hafedh Caïd Essebsi. Ce « fils de », qui est de surcroit l'enfant du président de la République, a plus d'ambitions que ces compétences ne lui permettent d'assumer. Son pouvoir compromettra les équilibres déjà fragiles du parti et ravivera la guerre des égos qui y sévit.

Sur sa page Facebook, un autre cadre Nidaa tombe des nues. Il s'agit de Karim Baklouti Barketallah, qui, tout en faisant part de sa volonté de démissionner, écrit : « ce qui s'est passé dimanche avec l'intégration de crapules et d'intégristes au sein du parti, ajouté à la campagne odieuse menée contre Leila Chettaoui, l'a poussé à ce geste de dépit […] Mais pas qu'elle. Ce parti, hier qui nous faisait rêver, est devenu le dépotoir de la crasse et de l'abjection. Ce parti, hier un projet pour notre pays, est devenu pire que Ennahdha et le CPR réunis. Ce parti, hier qui réunissait la crème de notre pays, est devenu le symbole de la corruption et de la pourriture. Elle a raison de son geste. Mais quel gâchis […] La médiocrité et la crasse que représentent ceux qui sont aujourd'hui aux commandes et ceux qu'ils recrutent a eu raison de ce qui, 5 ans durant, a représenté pour elle un rêve et qui s'est transformé en cauchemar ».

Aujourd'hui, « la version actuelle de Nidaa n'a rien à avoir avec le projet initial de son fondateur Béji Caïd Essebsi », soutient Bochra Belhaj Hamida, qui a quitté le navire il y a plus d'un an déjà. Sur le plateau d'Atessiâa, hier soir du jeudi 16 mars 2017, elle déclare : « Nidaa, dans son ancienne version, a réussi à établir une réconciliation entre les Tunisiens, chose qui n'a pas pu être faite, même par Bourguiba. Et c'est, cette nouvelle version qui fait peur et qui constitue un danger pour la démocratie ».


Un parti est politiquement fini lorsque ses plus fidèles membres finissent par le quitter et perdent tout espoir. Ceci a été le cas de nombreux cadres de Nidaa Tounes qui ont, peu à peu, déserté ses rangs depuis que les luttes intestines et la guerre des égos démesurés sont devenues légion.
Dans un des enregistrements fuités, le député de Nidaa pour la circonscription de Zaghouan, Mohamed Ramzi Khemiss déclare : « C'est le coup de grâce pour le parti. Je considère que le navire a fait naufrage et je vais être le premier à me jeter à l'eau. J'appelle les autres à faire de même, parce qu'il n'y a plus aucun recours. Il n'y a plus aucun avenir pour Nidaa Tounes lors des élections municipales ».

On pourrait croire que les enregistrements fuités ont été le grand coup de massue, ils n'ont fait pourtant que rendre publique la chute déjà amorcée d'un parti au bord du déclin. Certains essayent de le faire revivre, mais il semble bien que Nidaa n'est plus. Du moins, dans la version pour laquelle plusieurs activistes politiques et électeurs ont signé…


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