Jeune auteur tunisien vivant en France, Yamen Manai est de retour avec un nouveau roman intitulé "L'amas ardent". Une occasion pour retrouver ses oeuvres précédentes et son univers singulier marqué par un art de la narration et des hiatus surprenants. Manai signera ses livres les 30 et 31 mars à la FILT 2017... Yamen Manai signe un retour remarqué en Tunisie avec la publication simultanée de trois ouvrages aux éditions Elyzad. Présent à la Foire internationale du livre de Tunis, cet écrivain né en Tunisie en 1980 et vivant actuellement à Paris, présentera et signera ses livres à plusieurs reprises. Deux premiers rendez-vous sont prévus jeudi 30 et vendredi 31 mars sur le stand de Clairefontaine et celui de l'Institut français. Le narrateur entre science et folklore Yamen Manai a été révélé au public tunisien en obtenant en 2009 pour son premier roman le prix Comar d'or et aussi le prix des Lycéens Coup de Soleil, en France. Intitulé "La marche de l'incertitude", cet ouvrage vient d'être publié en édition de poche aux éditions Elyzad. Dans ce livre, l'auteur pose des questions de prime abord étranges. Comment le hasard a-t-il choisi l'univers rigoureux des mathématiques pour réunir ceux qu'il a séparés onze ans auparavant à cause d'un oeuf? Ou encore comment un ouvrier sourd a-t-il fait pour aider une mère à retrouver son enfant? C'est dans un univers riche en particules et en paramètres que Manai mène son lecteur. A la confluence du rêve et de la réalité, de la science et du folklore, du nord et du sud, l'auteur agrège des mondes qui normalement ne se croisent pas pour faire naître de fertiles et subtils hiatus. Comptant, dix ans après sa première parution, parmi les classiques de la littérature tunisienne, ce roman s'apprête à rencontrer de nouveaux lecteurs grâce à sa parution en poche. Sérénades et soubresauts révolutionnaires Paru en 2011 aux éditions Elyzad, "La sérénade d'Ibrahim Santos" est le second roman de Yamen Manai. On y retrouve dans une verve très marquesienne l'art d'un conteur qui irrigue son récit de décalages qui donnent un souffle singulier à cette oeuvre qui parodie les dictatures et questionne la fuite en avant technologique. La fable est simple mais percutante et installe le lecteur à Santa Clara, une ville où les habitants se soucient uniquement de produire du rhum sans être attentif outre mesure aux soubresauts révolutionnaires que vit leur pays. Leur seul horizon, ce sont les sérénades que chante Ibrahim Santos. Cet équilibre irréel et précaire va connaitre des changements inattendus lorsqu'un ingénieur agronome va débarquer dans un pays en crise et en bousculer les habitudes. Cet ouvrage a obtenu le prix Biblioblog et le prix Alain-Fournier. La fable de l'amas ardent La nouvelle oeuvre de Manai s'intitule "L'amas ardent" et vient de paraître, toujours chez Elyzad. Ce livre se développe en cinq séquences qui oscillent entre le chaos, la discorde, la confusion, l'aparté, la bureaucratie et l'aftermath. L'auteur y raconte, avec le même talent, une Tunisie où les fous de Dieu peuvent à tout moment être foudroyés. Vif, savoureux et iconoclaste, "L'amas ardent" est une fable moderne et aussi une enquête qui commence par la découverte du corps mutilé des filles du village de Nawa. Un livre à lire et un auteur à découvrir ou retrouver à la Foire internationale du livre de Tunis. Notons en conclusion que les deux romans cités paraissent au sein de la collection "Littérature" qui comprend une vingtaine d'ouvrages parmi lesquels des oeuvres de Ali Becheur, Cécile Oumhani ou Azza Filali.