Ayant débuté le 24 mars et devant se poursuivre jusqu'au 2 avril, la 33ème Foire du livre de Tunis se tient actuellement à El Kram et propose aux visiteurs un large choix de livres et d'écrits d'auteurs tunisiens et étrangers. Organisé chaque année, cet incontournable rendez-vous culturel attire chaque jour de très nombreux visiteurs entre bibliophiles, écoliers accompagnés de leurs maîtres ou parents ou encore simples badauds venus flâner au gré des stands. Un succès indéniable pour chaque session mais la passion des Tunisiens pour la lecture est-elle constante ou seulement périodique ? Les Tunisiens lisent-ils au cours de l'année ? Autant de questions auxquelles a tenté de répondre Emrhod Consulting à travers son sondage sur les Tunisiens et la lecture des livres. Des surprises en vue ? A la question « Avez-vous acheté un livre durant les 12 mois écoulés », ils étaient cette année 83% à répondre non. Seuls 17% ont répondu par l'affirmative. Des statistiques navrantes même si elles représentent un vent d'espoir. En effet, l'année dernière, ils étaient un peu moins, soit 14%, à avoir fait l'acquisition d'au moins un livre et en 2015, ils n'étaient que 9%. Mais il ne suffit pas de les acheter, encore faut-il les lire. Là aussi, les chiffres sont prometteurs puisqu'en 2015, seuls 12% des personnes interrogées avaient affirmé lire au moins un livre, autre que le coran, durant les douze mois écoulés. En 2017, le chiffre a doublé puisqu'ils sont désormais 24% à déclarer avoir lu au moins un livre. « Estimez-vous être une personne qui lit ? » Telle est la troisième question posée aux 1069 personnes interrogées, toutes âgées de plus de 18 ans et représentatives de l'ensemble des gouvernorats tunisiens. A cette question, 49% ont répondu non quand 26% ont répondu « pas vraiment » et 20% « un peu ». Seuls 5% ont avoué être accros aux livres et de vrais passionnés de lecture. A noter que 16% d'entre eux ont une rentrée d'argent mensuelle supérieure à 2000 D. De même, près de la moitié de ceux qui ont acheté et lu au moins un livre durant l'année écoulée perçoit un salaire supérieur à cette somme. En se basant sur ces statistiques, on note une légère amélioration qui ne peut présager que d'un sursaut de lucidité chez les Tunisiens qui redécouvrent, enfin, le plaisir de la lecture et la sensation unique de feuilleter des pages. Parmi les facteurs qui ont fortement contribué à la déperdition de la lecture, l'expansion et la généralisation d'internet. En effet, nombreux, même parmi les passionnés de lecture, qui avouent depuis un moment préférer les livres électroniques au papier. A ce sujet, 61% des individus sondés ont estimé que d'ici 2030, internet remplacerait définitivement les livres. Ils étaient 25% à répondre non contre 9% qui n'étaient pas vraiment sûrs qu'internet détrônerait définitivement les livres.