L'Instance nationale de lutte contre la corruption (INLUCC) a organisé, hier, à Tunis, une manifestation au cours de laquelle il a été annoncé la création d'une alliance civile contre la corruption constituée de 28 associations opérant directement ou indirectement dans ce domaine et ouverte à toutes les ONG concernées qui le désirent. Une charte dite « charte de l'alliance civile contre la corruption » a été signée, au cours de cette manifestation à la quelle assistaient le ministre de la Culture, Mohamed Zine El Abidine et la ministre de la Santé publique, Samira Marai, au nom du gouvernement, outre les membres du Conseil de l'INLUCC conduits par le président Chaouki Tabib, et les représentants des associations signataires de la Charte de l'alliance civile contre la corruption qui ont organisé, à cette occasion, une exposition collective pour se faire connaitre. Parmi les associations de l'alliance, on signale l'Association des cadres du contrôle, d'audit et d'inspection dans les structures publiques tunisiennes (ACCIA), l'Association tunisienne des auditeurs internes, le Forum tunisien des droits économiques et sociaux, FTDES, la Confédération nationale des entreprises citoyennes, CONECT , l'Association tunisienne des jeunes experts comptables, la Ligue tunisienne de défense des droits de l'homme, LTDH, l'Association tunisienne de la gouvernance locale, l'organisation I watch, et certains associations actives dans le suivi des élections, dont l'Association tunisienne pour l'intégrité et la démocratie des élections, ATIDE, et l'organisation Mourakiboun (observateurs). Chaouki Tabib a expliqué que cette initiative vise à associer officiellement la société civile à l'action nationale de lutte contre la corruption, conformément aux orientations fixées à cet effet dans la stratégie nationale pour la bonne gouvernance et la lutte contre la corruption, signée le 9 décembre 2016, journée nationale et internationale de lutte contre la corruption, par le chef du gouvernement, au nom du pouvoir exécutif, aux cotés de l'Instance nationale de lutte contre la corruption, du Syndicat national des journalistes tunisiens (SNJT) et de l'institution judiciaire, en tant que membres formant le comité de pilotage de la mise en œuvre de la stratégie nationale pour la bonne gouvernance et la lutte contre la corruption. Il a signalé que la constitution de cette alliance civile de lutte contre la corruption vient rattraper l'absence de la société civile à la signature de cette stratégie et consacre son engagement officiel à s'associer à l'effort national dans ce domaine. Il a indiqué que cette alliance œuvrera, cependant, en toute indépendance, sur la base des principes énoncés dans sa charte. Il a rappelé que l'Instance a aussi signé des conventions de partenariat avec les ministères et autres organismes. Les nombreux orateurs ayant pris la parole dont les deux ministres ont mis l'accent sur l'importance de la diffusion de la culture de lutte contre la corruption à une large échelle afin de démanteler totalement le système de corruption et le priver de l'environnement qui le nourrit, parallèlement à l'action judiciaire et à la modernisation de l'administration, au moyen de l'informatisation, notamment, de manière à conférer aux services administratifs davantage de transparence.